3,4 milliards d’euros d’économies attendues de l’Assurance maladie l’an prochain. Un effort auquel l’hôpital doit le plus contribuer. Au programme : optimisation des achats et chirurgie ambulatoire.
Étrangement, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, était d’excellente humeur, le 24 septembre, lors de la présentation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2016 : « Voilà un beau démenti à tous ceux qui se plaisent à ressasser un discours désespérant selon lequel la France ne peut plus assumer son modèle social. » Le déficit de la Sécurité sociale devrait une nouvelle fois être en baisse en 2015, pour atteindre tout de même – 12,8 milliards d’euros ! Il est vrai que le déficit a sombré en 2010 à – 27,3 Mds €.
En 2016, les perspectives sont encore un peu meilleures : le gouvernement table sur un déficit inférieur à 10 Mds €. Mais c’est toujours la branche maladie de la Sécurité sociale qui plombe les comptes : 7,5 milliards de déficit en 2015, 6,2 milliards en 2016.
Pourtant, l’effort demandé à la médecine de ville, aux établissements de santé et médico-sociaux n’a jamais été aussi important. L’objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) ne va progresser en 2016 que de + 1,75 %, un taux « historiquement bas », a reconnu Marisol Touraine. Par rapport à une augmentation naturelle des dépenses de santé – liée au vieillissement de la population et au progrès technique – évaluée à + 3,6 %, cela représente un effort de 3,4 Mds €.
Dans le détail, ce sont les établissements de santé qui vont faire le plus gros effort. À l’hôpital, l’essentiel des économies proviendra de « l’optimisation des achats et des fonctions logistiques » (420 millions d’euros), d’économies sur la « liste en sus » des médicaments hospitaliers (205 M €) et du développement de la chirurgie ambulatoire (160 M €). La mise en œuvre des groupements hospitaliers de territoire (GHT), dont la création est prévue par le projet de loi de santé
1- Lire l’article p. 19 de notre numéro d’octobre.