Drôle d’époque pour le dialogue social. Il y a l’impossible tête à tête entre les syndicats et la direction d’Air France qui s’est soldé par une violente scène après que cette dernière ait sorti de sa manche un plan social. Un peu plus tôt, ce fut le passage en force de l’accord sur l’avenir de la fonction publique alors que le dialogue social était présenté comme une priorité de ce quinquennat. Ainsi, après un an de négociations, ce même texte sera appliqué de manière pour le moins inhabituelle. Jugeant suffisant les 49 % de suffrages exprimés que représentent les syndicats signataires, le Premier ministre Manuel Vals a décidé de passer outre la nécessité d’un accord majoritaire comme le veut pourtant la loi. Faute d’avoir pu arrondir les angles, on arrondit les chiffres. Imaginez le tolé provoqué dans les entreprises par une telle entorse au droit… Un parti pris en tout cas qui laisse perplexe. D’un côté, on peut comprendre, en effet, les récriminations des non signataires arc-boutés sur une augmentation immédiate de la valeur du point d’indice, et qui déplorent que les principales mesures inscrites ne toucheront la totalité des fonctionnaires qu’en 2017, année électorale. De l’autre côté, on salue les avancées de ce nouveau texte, attendues tout de même depuis cinq ans, pas seulement en termes de rémunération, mais également en matière de gestion des carrières : création d’un droit de mutation dans la FPH, transfert d’une partie des primes vers la rémunération indiciaire, mesures pour faciliter les passerelles entre les trois versants de la fonction publique
1- Lire dans L’Infirmière magazine n° 364, l’article « Choc de simplification ? » sur le projet d’accord sur la « modernisation des parcours professionnels, des carrières et des rémunérations? »,