Trop petits, financièrement fragiles… La Cour des comptes préconise que certains CLCC soient intégrés à des CHU. Une stratégie balayée par les intéressés.
Notre collaboration avec le CHU est ancienne et forte et nous travaillons à la renforcer encore. Une coopération soutenue avec les CHU dans les parcours patients améliore le service rendu à nos patients », commente avec prudence Thierry Conroy, le directeur général de l’Institut de cancérologie de Lorraine, face à la préconisation des Sages d’envisager la fusion de certains centres avec le CHU proche. « Nous menons des coopérations à chaque fois qu’elles sont pertinentes, explique de son côté Khaled Meflah, à la tête du CLCC de Caen, qui forme avec le CHU l’Institut régional du cancer de Basse-Normandie. Mais une fusion est exclue. Plus une structure est grosse, moins on en maîtrise la gestion. De plus, l’organisation transversale des centres est difficilement soluble dans celle d’un CHU. » Au centre Léon Bérard de Lyon, moins visé, Sophie Beaupère, la directrice générale adjointe, reste mesurée. « C’est une question très politique. Je dirais simplement que pour certains centres, le statu quo est compliqué. En revanche, fusionner des CLCC déficitaires avec des CHU déficitaires ne semble pas être une solution pour revenir à l’équilibre…. »
Cette proposition de fusion n’est pas nouvelle. En 1998, le Sénat, dans un rapport d’information, pointait déjà les coûts de fonctionnement élevés des CLCC et trouvait déjà « opportun de réviser la carte des CLCC et d’envisager la fusion de certains d’entre eux avec les CHU ».
Aujourd’hui, Unicancer rejette en bloc cette option et a engagé des fusions inter-centres. « Elles vont permettre de centraliser les fonctions support notamment et donner à nos plus petits centres la capacité financière pour investir et prendre le tournant de la cancérologie de demain », explique la déléguée générale, Pascale Flamant. Une stratégie jugée « défensive » par les Sages et qui fait grincer des dents, à l’instar de la fédération Sud Santé sociaux qui appelait à une journée de mobilisation le 8 octobre dernier pour dénoncer des fusions menées à des seules fins d’économies budgétaires.