L’Institut national du cancer (INCa) a publié une première série de recommandations pour la prévention et la gestion des toxicités des chimiothérapies par voie orale.
En 1976, le tamoxifène est le premier anticancéreux per os autorisé. Aujourd’hui, un quart des anticancéreux sont pris par voie orale. Une proportion qui pourrait atteindre 50 % en 2020, alors que de nouvelles molécules ne cessent d’arriver sur le marché. Ces innovations thérapeutiques « ont démontré un gain d’efficacité soit chez des patients en situation d’échec thérapeutique, soit en première ligne de traitement », expose l’INCa. Pour autant, note l’agence sanitaire, la fréquence et la gravité des effets indésirables associés restent élevés. Une enquête menée auprès de 403 patients atteints de leucémie myéloïde chronique ou d’un myélome multiple montre qu’environ 8 sur 10 ont été confrontés à des effets particulièrement gênants : douleurs musculo-squelettiques, nausées et diarrhées pour les premiers ; neuropathies et problèmes digestifs pour les seconds.
Très sollicités, les professionnels de santé, à l’hôpital comme en ville, pourront désormais se référer aux recommandations de l’INCa. Enjeux : orienter rapidement les patients en cas de toxicités graves, notamment lorsqu’une adaptation de la posologie ou un arrêt de traitement sont nécessaires, et éviter des hospitalisations pour les toxicités moins importantes.
Au-delà de l’urgence, il s’agit d’améliorer la tolérance pour garantir l’observance, vitale ; d’autant que 40 % des molécules sur le marché sont des thérapies ciblées, qui se traduisent par une prise au long cours. L’objectif est aussi d’« harmoniser les prises en charges ». « Les médecins ont l’habitude de consulter les résumés des caractéristiques de produits et les autorisations de mise sur le marché ; des outils ont été développés par des laboratoires, explique Chantal Belorgey, directrice recommandations, médicaments et qualité de l’expertise à l’INCa. Mais ce sont les premières recommandations élaborées de façon indépendante par une autorité publique. » Rédigées par un groupe d’experts – professionnels et représentants de patients –, elles reposent sur les documents réglementaires, la littérature et les données de pharmacovigilance.
Les premières recommandations portent sur les immunomodulateurs
1- Thalidomide, lénalidomide, pomalidomide.
2- Imatinib, dasatinib, nilotinib, bosutinib, ponatinib et ruxolitinib.