Véronique Demeuzoy, faisant fonction de formatrice et ancienne tutrice, explique sa conception de l’encadrement, qu’elle adapte en fonction du parcours de chaque ESI.
VÉRONIQUE DEMEUZOY : Depuis quelques mois, j’exerce à l’Ifsi de Villeneuve-Saint-Georges (94) en tant que faisant fonction de formatrice. Jusqu’alors, je travaillais comme IDE dans un hôpital. J’ai toujours été intéressée par l’encadrement, j’ai donc été tutrice dès que la réforme est entrée en vigueur. Ces deux rôles sont complémentaires. Ce sont deux aspects d’une même formation, l’Ifsi et l’hôpital ne peuvent pas fonctionner indépendamment.
V. D. : Il faut instaurer une relation de confiance dès le début, savoir où l’étudiant en est de sa formation, connaître son prénom et se présenter soi-même. J’ai toujours pris un moment pour leur présenter le service et expliquer ce que j’attendais d’eux. C’est important aussi de les aider à définir leurs objectifs, en fonction des soins spécifiques au service.
V. D. : Le niveau d’encadrement varie en fonction du parcours de l’étudiant. En première année, on les suit de plus près qu’en dernière année. Mais on essaye toujours de les faire progresser. J’ai encadré par exemple des soins ponctuels : d’abord montrer, donner des astuces, puis laisser faire. En deuxième ou troisième année, je pouvais demander des démarches de soins, des calculs de doses, etc. Je rappelle aussi souvent qu’il est normal de ne pas savoir et de se renseigner, mais qu’il est inadmissible de faire semblant de maîtriser un geste.
V. D. : La première règle, c’est de ne pas faire de remarque négative devant le patient. Cela ne profite à personne. Ensuite, il faut prendre le temps du debriefing, en salle de soins. Aujourd’hui, il m’arrive de me rendre sur les lieux de stage en tant que formatrice référente. Je peux demander à l’étudiant de réaliser un soin ou de me présenter une démarche de soin.
J’essaye toujours de les mettre à l’aise auparavant.