Son roman a connu un succès considérable. Et pour cause ! Non seulement l’histoire de Charlotte Salomon, artiste peintre allemande morte à Auschwithz à 26 ans alors qu’elle était enceinte, est bouleversante, mais aussi parce que David Foenkinos a cette sensibilité au bout de la plume qui captive… Les phrases sont courtes, le style épuré, des plus intimes. Au cœur de cette écriture, l’admiration d’un homme devant une femme au courage inouï, qui a décidé de faire de la peinture, sa raison de vivre : « Elle commence par des croquis. Pendant des heures, des jours, des nuits. Sa vie entière est entre parenthèses. » Ces croquis deviennent dès lors un exutoire : « Les protagonistes de sa vie deviennent des personnages (…) Charlotte parle d’elle à la troisième personne. Si tout est réel, cete distanciation semble nécessaire. » L’histoire de l’artiste, c’est au présent que l’auteur la raconte, comme une envie de ne pas l’inscrire dans un temps révolu, fini, passé. Cette nouvelle édition, forte des 50 gouaches de l’artiste peintre, choisies par David Foenkinos, et des photographies de la famille Salomon, ancre son personnage dans un espace intemporel où seule son histoire compte. À la façon d’une immortelle.
Charlotte, avec des gouaches de Charlotte Salomon, David Foenkinos, éd. Gallimard, 29 €