Salaires, conditions de travail, emploi… En pleine renégociation de la convention collective, le principal syndicat d’infirmières de la Belle Province a voté en faveur de la grève.
Il n’y a pas que dans les hôpitaux français que la colère gronde… De l’autre côté de l’Atlantique, les soignantes québécoises ruent aussi dans les brancards. En octobre, 79 % des 66 000 adhérents paramédicaux de la Fédération interprofessionnelle du Québec (FIQ) – dont 40 000 infirmières et 14 000 infirmières auxiliaires
Fin septembre, la FIQ avait quitté la table des négociations, jugeant inacceptables les propositions du gouvernement. Le 2 octobre, ses adhérents battaient le pavé pour montrer leur mécontentement. De retour dans leur service, les soignants avaient également entamé « une grève de l’uniforme ». Résultat, le ministère de la Santé avait notamment renoncé à supprimer les primes majorées aux infirmières qui travaillent régulièrement le soir, la nuit et dans les services de soins critiques. Mais d’autres points achoppent en matière de temps de travail. « Actuellement, seules 50 % des infirmières et 33 % des infirmières auxiliaires travaillent à temps plein, et les emplois à temps partiel ne cessent d’augmenter et précarisent de plus en plus les salariés, explique Manuel Dionne. Nous voulons profiter de la négociation pour que le taux de temps plein passe à 70 % au moins. »
La FIQ entend aussi imposer un ratio soignant/patient sans détailler ce qui, selon elle, serait un bon rapport. « C’est le principe du ratio que nous voulons voir acter dans la convention, ensuite nous pourrons préciser les modalités en fonction des services », indique le responsable. Côté salaires, la Fédération demande une augmentation de 4,5 % par an pour les trois prochaines années ; le gouvernement propose, lui, 3 % par an de 2017 à 2019.
1- Exerçant majoritairement dans le secteur public. Au Québec, les infirmières salariées doivent obligatoirement se syndiquer.