Les soins palliatifs nécessitent une coopération renforcée des professionnels de santé, au sein de laquelle l’infirmière joue un rôle capital, à condition de savoir s’acculturer un peu…
L’interdisciplinarité, ce sont des connaissances qui s’altèrent réciproquement, mais pour s’enrichir les uns les autres », résumait Nathalie Favre, cadre en unité de soins palliatifs à l’hôpital des Charmettes à Lyon (69) lors de la dernière édition du Salon infirmier. Et de militer en faveur de la profession dans la pratique pluridisciplinaire des soins palliatifs.
« Nous sommes formés à la coordination des interventions soignantes et à l’organisation du travail dans l’interdisciplinarité », a-t-elle rappelé. Tout en soulignant combien il est essentiel que dans une équipe chacun connaisse parfaitement son rôle, mais s’empêche également de juger celui des autres. « Avouons que nous nous sommes tous un jour demandé pourquoi un médecin prenait telle ou telle décision sans vraiment savoir comment il faisait. » Sur ce point, le regard de l’infirmière apparaît capital : « Nous sommes porte-parole du malade et de la famille. Le médecin n’a pas une idée globale de la situation sans notre regard. Nous avons donc la responsabilité de lui transmettre nos informations même si nous ne prenons pas les décisions. »
Au quotidien, les professionnels devront évidemment harmoniser leurs discours, orientations et pratiques. Et travailler sans nier les émotions de chacun. « Il est normal de ressentir des choses, il faut apprendre à se les dire et accepter ce que l’autre peut aussi ressentir », a souligné la cadre. Enfin, travailler ensemble dans des situations complexes comme peut l’être la fin de vie nécessite d’accepter les échecs comme les incertitudes : « Le doute est un moteur de créativité, car quand on ne sait pas, on partage et on cherche. »