LES ÉTABLISSEMENTS PASSENT AU VERT

Un vent d’optimisme soufflait sur le colloque « Changement climatique et santé » qui s’est tenu au sein de l’hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP) le 4 décembre, à l’initiative de l’ONG Health Care Without Harm (HCWH)(1). Selon Josh Karliner, directeur des projets internationaux de HCWH, « le grand défi de notre temps, c’est le changement climatique. Le secteur de la santé doit s’y préparer ».

Mettre en place des barrières végétales pour réduire les inondations, disposer sur un hôpital d’une source d’eau indépendante et d’un approvisionnement en électricité autonome, instituer une gestion des risques propre au changement climatique, développer les énergies renouvelables…

700 000 tonnes de déchets

De tels projets sont en cours, comme à Boston et à New York, pour réduire l’impact des établissements sur l’environnement. À Berlin, l’hôpital Neukoelln est, lui, parvenu à réduire de 25 % ses émissions de CO₂ en installant des valves thermostatiques et des lampes à basse consommation. Aujourd’hui, sa consommation énergétique correspond à 60 % de celle de 2003 ! Selon Christian Dreissgacker, directeur général de l’établissement, « il est possible de réconcilier économie et environnement sans faire appel à de grosses technologies ».

En France, le secteur de la santé représente 15 % de la consommation énergétique du secteur tertiaire, consomme de 400 à 1 200 litres d’eau par jour et par lit, et génère 700 000 tonnes de déchets par an, soit près de 4 % de la production nationale. « Le mouvement de bascule est en train de se mettre en place, précise René Caillet, adjoint au délégué général, en charge du développement durable à la FHF. Désormais, le sujet est inscrit dans notre stratégie. Il y a plein d’initiatives dans notre pays, mais pour changer la culture de notre métier, il faut dix ans. » Le processus de verdissement prend certes du temps, mais le climat, lui, n’attendra pas…