L’événement fait grand bruit. Pas étonnant au vu des enjeux de la grande conférence de santé, prévue début 2016. Si le débat se concentre pour l’heure sur trois grands champs – la formation initiale et continue, les métiers et compétences, et les parcours professionnels –, les groupes de travail visent tous à anticiper les modalités de l’exercice de la médecine dans dix ans. Suite à la vague de protestation soulevée par le projet de loi de santé au sein du corps infirmier, la grande conférence de santé saura-t-elle – enfin – apporter les réponses tant attendues : réingénierie des formations paramédicales, reconnaissance du grade master pour les puéricultrices et les Ibode, spécialisation ou pratique avancée en santé mentale ? Et qu’en sera-t-il de la création d’une filière LMD en sciences infirmières comme il en existe dans d’autres pays ? de la mutualisation des enseignements ?… Les organisations professionnelles, elles, alimentent sans cesse le débat. Le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) a ainsi révélé que 68 % des infirmières sont hostiles à un tronc commun d’enseignement. Le Collège infirmier français (CIF) propose, lui, que les professionnels en pratique avancée relèvent d’un livre spécifique du code de la santé publique. Et quid de la formation des tuteurs de stage ?, lance la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi). Si au cœur de ce chantier réside le souhait d’une modernisation de notre système de santé, cette grande conférence de santé peut représenter une vraie opportunité pour proposer des mesures concrètes pour intégrer la profession infirmière dans cette évolution. C’est tout le mal qu’on peut vous souhaiter pour cette nouvelle année.