L’organisation de la collecte de don serait-elle en passe de devenir un nouveau métier pour l’hôpital ? L’idée n’est certes pas nouvelle : les établissements de santé ont durant des siècles fonctionné en grande partie grâce à la charité chrétienne et laïque, et, jusqu’à la création de la Sécurité sociale, cette manne a été prépondérante. Mais, l’argent public devenant plus rare, les restrictions budgétaires plus pesantes, c’est en quelque sorte un retour aux sources qu’opèrent les hôpitaux en organisant l’appel au mécénat sous la forme de fonds de dotation, par exemple. Le contexte est toutefois bien différent, car la philantropie au XXIe siècle est devenue un véritable marché qu’il convient d’analyser si l’on veut en saisir toutes les opportunités : quelle cible viser ? Comment lui parler et la motiver ? Un vrai travail de marketing ! La concurrence est rude en effet, entre les sollicitations des plates-formes de crowdfunding, des grands-messes comme le téléthon, des ONG œuvrant dans les pays sous-équipés au plan sanitaire… Tout cela pour quoi ? Ni plus ni moins acheter du matériel, rénover des chambres, voire améliorer les conditions de travail et l’accueil du patient ! Des « bonus » pour les directions que contribueraient à financer ces levées de fonds (lire p. 11). Ne sont-ce pas plutôt des investissements fondamentaux dans le droit fil des missions d’un établissement de santé et qui relèvent, a fortiori, d’abord de financements publics. Une donnée à ne pas perdre de vue…