L'infirmière Magazine n° 368 du 01/02/2016

 

ACTUALITÉS

SUR LE WEB

→ Améliorer l’accès aux soins des personnes atteintes de maladies graves, rares ou invalidantes. L’intention de deuxiemeavis.fr est louable. Mais le procédé ne fait pas l’unanimité. Lancé fin 2015, le site propose au patient de soumettre son dossier complet à un expert de sa pathologie, qui s’engage à analyser la littérature scientifique et lui répondre sous 7 jours. À l’origine du concept, l’expérience personnelle des fondatrices, notamment celle de Pauline d’Orgeval, dont le fils est atteint de scoliose. « Le médecin de l’hôpital Necker nous a annoncé qu’il fallait l’opérer et nous a très fortement incités à prendre un deuxième avis, raconte-t-elle. (…) Nous avons mis beaucoup de temps à identifier un spécialiste de la scoliose infantile en France et encore plus de temps à obtenir un rendez-vous. » Le site est supervisé par un conseil scientifique prestigieux – composé, entre autres, de Didier Sicard (ancien président du Comité consultatif national d’éthique) et de Laurent Degos (ancien président de la HAS) – chargé de « recruter » des spécialistes pour les 185 pathologies visées par le site. Leur expertise coûtera 295 euros, dont 120 pour le praticien ; le reste finance la sécurisation des données (approuvée par la Cnil) et les frais de service. Ce tarif, qui pourrait être pris en charge par des mutuelles, a fait bondir les médecins sur les réseaux sociaux, qui dénoncent « une médecine à trois vitesses ». Le Collectif interassociatif sur la santé, associé à la démarche, défend, lui, le « droit essentiel de la personne que de pouvoir exercer pleinement son choix le plus éclairé possible ». De son côté, le Conseil national de l’Ordre des médecins a lancé une mission sur « l’ubérisation de la santé », qui « réduirait la pratique médicale à une simple prestation électronique ».