En métropole, c’est dans le Limousin que la HAD est la mieux implantée avec 24,8 patients pris en charge chaque jour pour 100 000 habitants, contre une moyenne nationale de 18,5 et plus du double que d’autres régions comme l’Alsace (11,4).
Il y a eu une volonté très forte de l’Agence régionale de l’hospitalisation [ancêtre des ARS, NDLR] dès les années 2000-2002, relate Claude Barbaray, déléguée régionale de la Fédération nationale des établissements de HAD (Fnehad). La particularité de notre région est que tout le territoire est couvert grâce à deux HAD publiques (CHU de Limoges et CH de Tulle) et trois privées à but non lucratif. » Ces dernières font appel exclusivement à des Idel. « Dans la Creuse, nous avons des conventions avec des Idel, ce qui nous permet de mailler l’ensemble du département et de proposer au patient d’être soigné par l’infirmière qui exerce près de chez lui, et que souvent il connaît. Pour les chimiothérapies, notamment, cela évite au malade des allers-retours pénibles vers un centre hospitalier loin de chez lui. Nous sommes également très présents sur la fin de vie », poursuit Claude Barbaray. Autre spécificité de la région : un très fort taux d’admission à partir du domicile (70 %), alors qu’ailleurs les généralistes renâclent parfois à prescrire la HAD. « Le frein au développement de la HAD est encore lié au problème de nomenclature et de classification des actes, qui fait qu’on ne peut pas prendre en charge tous les malades, analyse cette déléguée régionale. Il faudrait également que nous puissions conclure des partenariats avec les services de soins infirmiers à domicile (Ssiad) pour se répartir les soins. » C’est ce que tente, par exemple, la région Nord-Pas de Calais, où des conventions ont d’ores et déjà été signées entre les fédérations de HAD et de Ssiad.