La maison médicale Jeanne Garnier élabore un outil de communication à destination des patients non francophones.
Comment mieux accompagner un patient en fin de vie ne parlant pas le français ? Régulièrement confrontée à cette question, l’équipe de la maison médicale Jeanne Garnier (Paris) travaille sur un outil de communication spécifique en soins palliatifs. « La plupart des personnels à qui l’on a posé la question estiment qu’il doit exister quelque chose, quelque part dans l’institution, un lexique pour les aider à communiquer avec les patients étrangers. Un lexique qui en fait n’existe pas… », remarque simplement Simon Martine, IDE à l’origine de la création de l’outil avec sa collègue Marine Alexandre.
Comme souvent dans les projets infirmiers, tout est parti d’une situation : ici un patient anglophone atteint d’une tumeur ORL ne pouvant plus parler. « Lorsque nous devions réaliser des soins invasifs, c’était extrêmement délicat de ne pas savoir s’il nous comprenait. » L’équipe a donc rassemblé les éléments de communication importants utilisés dans le service, les a fait traduire - en anglais pour l’instant - et a reproduit des échelles visuelles d’évaluation de la douleur, des nausées, de la gêne respiratoire et de l’angoisse. Le tout organisé sur un simple document A4.
« Nos patients sont très fatigués, poursuit l’IDE. Les exigences en communication sont très simples et très concrètes : il s’agit d’annoncer un soin, de s’enquérir d’un besoin, pas de mener une conversation… » Fraîchement lancé dans le service, l’outil pourrait bientôt être traduit dans d’autres langues. « Après l’anglais, nous le ferons traduire en arabe, en mandarin, peut-être en espagnol, en portugais, en allemand… », résume Simon Martine. Son évaluation vient tout juste de commencer.