Pour lutter contre les dyspraxies alimentaires, le CHU de Limoges a remplacé les plateaux repas par des assiettes. Un projet porté par une cadre de santé.
Les patients en avaient marre de manger dans ce qu’ils appelaient un “bac”, se souvient Valérie Delaide, cadre de santé en gériatrie pendant douze ans. Et les soignants de l’unité démence observaient que certains mangeaient mieux au restaurant plutôt qu’en chambre où il fallait constamment les assister. » Un constat qui a été le point de départ d’un projet de recherche original entamé en 2011, à l’unité de vie protégée de l’hôpital Chastaingt (CHU Limoges) : remplacer les plateaux en porcelaine compartimentés dans lesquels étaient servis les repas en chambre par de vraies assiettes, comme à la maison.
La cadre s’est tout d’abord penchée sur la littérature. « Il n’y avait pas grand chose sur les apraxies alimentaires, souligne-t-elle. J’ai trouvé des données sur le “manger main” ou sur l’ambiance de la pièce où se déroule le repas. Mais rien sur les objets utilisés. » Les soignants du service émettent alors l’hypothèse que l’assiette classique pourrait constituer un repère rassurant pour le patient institutionnalisé.
« Nous avons donc fait fonctionner notre réseau pour nous fournir en assiettes », poursuit la cadre. Comme l’équipe avait déjà l’habitude de décomposer les plateaux afin que les personnes âgées ne commencent pas leur repas par le dessert, transvaser le contenu des plats dans une assiette n’a pas représenté une charge de travail ou une prise en charge supplémentaires. Au passage, le projet est soumis au ministère qui octroie un financement PHRI
1 - Programme hospitalier de recherche infirmière.