Depuis 2012, une trentaine d’hôpitaux travaillent à l’optimisation du temps de travail. Une démarche présentée par l’Anap
Interventions déprogrammées, file d’attente aux consultations, sorties retardées… À l’hôpital, les patients comme les soignants pâtissent de la « désynchronisation des temps médicaux et non médicaux »
Depuis 2012, l’Anap a accompagné 32 établissements avec un triple objectif : améliorer la qualité des soins, le bien-être au travail et l’efficience médico-économique. « Une salle de bloc qui ne fonctionne pas pendant une heure parce que l’équipe n’est pas au complet, c’est un manque à gagner de 1 000€ », illustre l’anesthésiste.
S’ils reconnaissent l’existence d’impondérables, les experts relèvent de nombreuses « situations à risques », où l’organisation doit être le maître-mot : les visites médicales, l’intervention des équipes transversales (kiné, diététicien, etc.), l’articulation avec les plateaux techniques, les consultations externes, le bloc, l’ambulatoire et les congés médicaux. Et de citer l’exemple du service chirurgie du CH de Cherbourg, qui a récemment mutualisé les spécialités viscérale, orthopédique et ORL. « 80 % des IDE se disaient en insécurité, avec 40 % de prescriptions non conformes. Le taux d’absentéisme s’élevait à 28 % », expose le Dr Johanet. Avec l’Anap, le service a élaboré une charte de fonctionnement, imposé une programmation des congés médicaux à quatre mois, révisé les fiches de poste IDE et AS, et mis en place un créneau de soins paramédicaux où les visites de chirurgiens sont interdites. Aujourd’hui, 95 % des prescriptions sont complètes et le taux d’absentéisme des IDE a chuté à 15 %…
1- Agence nationale d’appui à la performance.
2- Pourquoi « non médicaux » plutôt que « paramédicaux » ? Pour inclure les brancardiers ou encore les secrétaires, maillons de la chaîne de soins.