L'infirmière Magazine n° 373 du 01/07/2016

 

Santé publique

SUR LE TERRAIN

MON QUOTIDIEN

Vanessa Descout  

Il n’existe pas de définition réglementaire du travail à la chaleur. Toutefois,au-delà de 30 °C pour une activité sédentaire, et 28 °C pour un travail nécessitant une activité physique, la chaleur peut constituer un risque pour les salariés », estime l’INRS(1). Il importe donc d’être vigilant, particulièrement à l’hôpital où les conditions sont souvent difficiles : espaces clos, services souvent dépourvus de ventilateurs, gardes longues, travail debout, déplacements nombreux, manutention des patients souvent très physique… D’autant qu’en été, le personnel doit faire face à une plus grande affluence – notamment aux urgences.

Chaque année, début juin, le Plan national canicule(1), déclenché par le ministère de la Santé, rappelle les bons gestes à adopter en cas de fortes chaleurs. Fatigue inhabituelle, nausées, maux de tête, vertiges, crampes, perte de connaissance… autant de signes qui doivent alerter d’une possible déshydratation ou d’une hyperthermie (coup de chaleur).

1- Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles.

2- Plan national canicule 2016 : http://bit.ly/21cffDM.

MON CORPS RÉAGIT !

→ Une exposition prolongée à la chaleur peut avoir diverses conséquences sur notre corps, qui varient selon l’âge, le sexe, la masse corporelle, le régime alimentaire, les pathologies (diabète, maladies pulmonaires, cardiovasculaires, etc.), les prises médicamenteuses (diurétiques, antidépresseurs, neuroleptiques, etc.).

→ La chaleur peut entraîner des céphalées, des nausées, une somnolence, de la fièvre, une perte de connaissance, des crampes liées à la déshydratation.

→ Un épuisement peut aussi survenir après plusieurs jours de fortes chaleurs accompagnées de transpiration importante !

→ Attention, ces fortes chaleurs peuvent provoquer une baisse de la vigilance, de la précision et de la réactivité, et occasionner une certaine irritabilité.

Les bons réflexes

L’employeur

→ Mettre à disposition du personnel des équipements adaptés : ventilateurs d’appoint, brumisateurs d’eau, stores, volets, etc. Attention, les ventilateurs, sont utiles tant que la température ne dépasse pas 32 °C ; au-dessus, ils peuvent avoir l’effet inverse.

→ Afficher les recommandations sur les précautions à prendreet la conduite à tenir.

→ Renouveler l’air dans les salles de repos.

→ Vérifier le bon entretien et le fonctionnement des systèmes d’aération.

→ Permettre des pauses plus fréquentes aux heures les plus chaudes, et aménager, si possible, l’emploi du temps de certains : femmes enceintes, personnel ayant des pathologies connues…

→ Installer des sources d’eau potable fraîche à proximité des postes de travail.

→ Surveiller la température des différents postes de soin.

→ Éteindre le matériel électrique non-utilisé pour éviter toute source additionnelle de chaleur.

L’employé

→ Boire au minimum un verre d’eau toutes les 15-20 minutes, même si on n’a pas soif.

→ Éviter les repas copieux et les boissons alcoolisées ; l’idéal serait de prendre des repas légers et fractionnés. Limiter le tabac, le café et le thé noir.

→ Privilégier les aliments riches en eau (pastèque, courgette…) ou les soupes froides (gaspacho…).

→ Préférer des vêtements en coton, pour éviter les irritations.

→ S’appliquer un gant humide ou une lingette sur le visage, les bras et le cou, ou simplement se vaporiser régulièrement de l’eau sur le visage.

→ Privilégier une hygiène corporelle simple : eau et savon. Éviter le parfum qui peut gêner le patient.

→ Cesser toute activité si des symptômes de malaise se font sentir : crampes, fatigue inhabituelle, maux de tête, vertiges, nausées…

→ Rester vigilant par rapport à ses collègues.

→ En rentrant de sa journée de travail, s’allonger en surélevant les jambes, ou utiliser un gel froid.