Un cirque pas comme les autres… Un lieu épique et atypique. Sous ses chapiteaux, l’association Turbulences ! accueille des adultes autistes et les forme à différents métiers, artistiques ou non.
D’une sériosité je suis »,« Je m’observe dans ma tête »… Autant de perles glanées au fil des conversations quotidiennes entre les apprentis et l’équipe de Turbulences !
Aux chapiteaux, on y reste… longtemps ! « De fait, il y a peu de turn-over », relève Fabienne Lavanchy, coordinatrice artistique. Au quotidien, les turbulents travaillent de 9 heures à 16 heures, avec un planning pour les ateliers, établi pour l’année : musique, batucada, danse urbaine, écriture, trapèze, chant polyphonique…, conduits par des professionnels. Guénolé Lebrun, l’un des quatre éducateurs de la structure, anime aussi des ateliers clowns, masque et conte. « Comme chacun a son éducateur référent, les turbulents sont toujours accompagnés. Ils sont tous impliqués dans la création artistique, que ce soit sur scène, en régie, au service », insiste Fabienne Lavanchy. Ce sont souvent des ateliers qui débouchent sur un spectacle, comme ce fut le cas pour Nous, pièce chorégraphiée par Anatoli Vlassov où les turbulents, seuls en scène, se mêlent aux spectateurs, installés au milieu du chapiteau… Ou pour le spectacle de danse et trapèze Éclats de vie, créé par Laëtitia Rancelli. Pour Pampa, dernière création en date, la troupe a traversé l’Atlantique, et retrouvé des amis : le théâtre communautaire argentin Catalinas Sur. D’un spectacle à l’autre, les turbulents évoluent comme s’épanouissent les enfants. Protégés mais autonomes. « Pour le carnaval, je me déguiserai en personne normale. » Une perle de plus.
1- Créée en 1992 Turbulences ! s’est dotée en 2007 d’un espace artistique et culturel, « Les chapiteaux turbulents ! » qui intègre un établissement et service d’aide par le travail (Esat) et une section d’adaptation spécialisée (SAS).
DAVID SIMON 34 ANS, TURBULENT DEPUIS 9 ANS ET RÉSIDENT DU FOYER DE L’ASSOCIATION
« J’occupe deux postes, l’un en restauration, l’autre en tant qu’artiste. On s’occupe de la nourriture pour les encadrants et les travailleurs. Une cuisine simple, mais de qualité. J’aide aussi les plus jeunes, je les rassure parfois. En ce moment, avec la troupe, on fait des masques et un travail de clown. Moi, je présente aussi les spectacles, comme M. Loyal. Je n’ai plus le trac, car maintenant, j’ai l’habitude. Ici, ça me plaît : on nous guide, mais on ne fait jamais à notre place. On veut donner une autre image de l’autisme : dire que c’est possible de faire de belles choses même si on a des difficultés. »