Publié le 19 juillet dernier, le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales est clair : l’offre de soins en prison reste « très disparate et insuffisante ».
L’enquête a avant tout révélé que les surfaces consacrées aux soins dans les établissements pénitentiaires étaient trop réduites, provoquant la colère des professionnels de santé. De plus, si leurs effectifs ont bel et bien doublé, passant de 1 345 équivalent temps plein en 1997 à 2 600 en 2013, le nombre de détenus a lui aussi augmenté de près de 25 % sur cette période. L’organisation des soins demeure donc problématique, en particulier dans les régions qui souffrent d’une pénurie de soignants. À l’image des Hauts-de-France et de l’Île-de-France qui se situent « en deçà de la médiane dans l’ensemble des catégories ». À l’inverse, les régions Auvergne ou Rhône-Alpes sont, elles, au-dessus. Ces écarts sont visibles notamment chez les infirmières qui interviennent en psychiatrie : leur nombre variant de 1 à 6 selon les unités sanitaires en milieu pénitentiaire (USPM). Ces inégalités s’expliquent par celles d’ores et déjà présentes dans la démographie médicale
Le rapport pointe également le problème de la permanence des soins. La plupart des USPM sont fermées les week-ends et jours fériés. Pour 16 d’entre elles (parmi les 173 existantes), aucun médecins, ni infirmières ne demeurent sur le site
Au vu de ces observations, le rapport recommande de mieux formaliser la prise des traitements et d’assurer une présence minimale de personnel qualifié afin d’éviter d’éventuels dérapages.
1- 15,5 % des postes budgétés de psychiatres et 25,5 % des postes de kinésithérapeutes ne sont pas pourvus.
2- Dans au moins 72 USPM, seule une présence infirmière est assurée.