Alors que l’été meurtrier frappe durablement les esprits, quelles perspectives s’offrent à nous en cette rentrée ? Pas de nouveaux chantiers en vue, hormis la mise en œuvre progressive des GHT qui, pour l’heure, soulève de multiples questions (lire p. 20). Les infirmières peuvent, elles, espérer à l’automne la parution d’un décret sur les pratiques avancées… Inévitablement, l’actualité des prochains mois sera surtout rythmée par les échéances électorales de 2017. Et l’on s’interroge déjà sur la place donnée à la santé dans la vie politique. Sera-t-elle enfin un vrai enjeu de campagne assorti d’un véritable projet politique ? De nombreux acteurs déplorent qu’elle soit peu présente dans les programmes électoraux(1). Elle est pourtant la troisième préoccupation des Français pour qui la dégradation du système de santé est bien réelle. De fait, les quinquennats se succèdent et les problèmes persistent laissant penser que l’on arrive au bout des recettes. Or, comme le souligne le think tank Économie santé, développé par Les Echos Events et regroupant plus de 40 experts(2), « depuis la dernière élection présidentielle, la donne a complètement changé ». Aux difficultés non résolues – notamment celle du financement et de l’accès aux soins – s’ajoute le défi, colossal, de l’innovation (médecine génomique de précision, objets connectés, big data, médecine personnalisée, etc.) et de son coût. Le même think tank, dans une recommandation présentée dès avril 2016, demande que « la santé fasse partie des débats présidentiels » et propose une boîte à outils pour que ces derniers ne se limitent pas à quelques promesses. Pour l’heure, seules quelques mesures électoralistes ont émergé comme la suppression du tiers payant. Reste à espérer que le débat prendra de la hauteur.
1- « Les dépolitisations de la santé », F. Buton et F. Pierru, Les Tribunes de la santé, 2012/1, n° 34 (bit.ly/2bi0Gul).
2- www.thinktank-economiesante.fr