Station debout prolongée
SUR LE TERRAIN
MON QUOTIDIEN
Jambes lourdes, douleurs dans le bas du dos, pieds endoloris… Autant de gênes que l’on peut ressentir après de longues heures de travail en station debout. En 2013, une enquête de la Direction de l’animation, de la recherche, des études et des statistiques (Dares) réalisée auprès de 48 000 salariés du secteur privé et de la fonction publique, dont la fonction publique hospitalière, a révélé qu’un tiers des salariés sont confrontés à la position debout ou le piétinement prolongé 20 heures ou plus par semaine
1- « L’hôpital public, champion des risques professionnels », par Aveline Marques, Espaceinfirmier.fr, février 2013 (http://bit.ly/2ccOrV7).
Le maintien prolongé de la station debout est d’autant plus inconfortable qu’il s’accompagne souvent de piétinement. Les infirmières y sont souvent confrontées : l’espace étroit et limité des couloirs de l’hôpital les restreint à faire uniquement de petits pas d’avant en arrière ou sur le côté, souvent rapides – sachant que le pas « piétiné » est beaucoup plus court que celui en marche dynamique dont la longueur moyenne est de 75 cm.
Le piétinement, au contraire de la marche dynamique, est un facteur aggravant de l’insuffisance du retour veineux et majore les phénomènes de jambes lourdes et de gonflements associés. Comme le maintien prolongé de la station debout, il est assimilable à des postures qui ne varient pas assez dans le temps, provoquant une fatigue musculaire, des contractures et donc des douleurs dans le dos et le cou.En piétinant, le pas n’est plus déroulé, on ne le propulse plus à l’aide du gros orteil pour qu’il fasse pression sur la voûte plantaire et envoie le sang vers le cœur. Le maintien de la posture debout statique crée une pénibilité qui entraîne un déficit du retour veineux et lymphatique, des gonflements ou des œdèmes au niveau des pieds et des chevilles.
La posture idéale est celle qui varie ! Il est primordial de casser la continuité (et la monotonie) de la posture et ainsi, d’une part, décharger ses membres inférieurs et son dos d’une partie de son poids pendant quelques minutes, et, d’autre part, provoquer des mouvements amples et doux et pratiquer des assouplissements au cours de la journée.
→ Prendre appui sur son chariot au moment des transmissions et se caler contre un mur pour prendre des notes.
→ Faire des mouvements d’assouplissement et de stretching pour soulager le haut et le bas du dos. Étirer les muscles du tronc, du bassin, les cuisses et les jambes, mais aussi la nuque.
→ Répartir le poids du corps sur toute la plante des pieds de façon à éviter d’écraser la semelle veineuse.
→ En position assise, la charge sur le disque lombaire est plus importante qu’en étant debout. Si l’on opte pour cette position pour se soulager, il est important d’adopter une position assise la plus « couchée » possible (dossier largement basculé vers l’arrière), d’avoir un bon maintien de la tête et du dos, et d’allonger le plus possible les jambes pour faciliter le retour veineux.
→ Paradoxalement, profiter de certains déplacements pour pratiquer une marche dynamique facilitant le retour veineux tout en mobilisant les articulations endolories. Profiter des temps de pause pour marcher d’un pas rapide – aller à la cantine ou à la machine à café, rentrer à pied – et sans chaussures à talons.
→ À la maison, éviter de se vautrer dans le canapé en position courbée.
Pratiquer des étirements doux participe à la maîtrise des douleurs et favorise les mouvements à l’issue d’une journée de travail.