L'infirmière Magazine n° 375 du 01/10/2016

 

ÉDITORIAL

SYLVIE GERVAISE  

L’infirmier (ère) général (e) devenu (e) directeur (rice) ou coordonnateur (rice) des soins (DS) est-il une espèce rare ? Une récente étude (lire p. 9) révèle une certaine désaffection pour cette fonction, sans doute liée à plusieurs facteurs, comme la mise en place des pôles et l’éloignement des équipes qui en a résulté, ou encore une rémunération insuffisante. Figure emblématique ou redoutée, le DS n’en reste pas moins un acteur déterminant dans le paysage des soins. Maître d’œuvre dans l’élaboration du projet de soins, qui, mieux que le DS, a une vision globale des attentes des usagers, des professionnels de santé et administratifs ? Qui d’autre que lui peut faire ce lien indispensable entre le soin et la dynamique stratégique, et intégrer au parcours patient les contraintes sanitaires et sociales ? Cet exercice partagé et complémentaire n’est-il pas à même, dans la mise en place des GHT, de pouvoir ajuster les organisations ? N’est-ce pas celui qui permet de trouver des leviers d’amélioration face à des constats alarmants tels celui de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques sur l’aval des urgences (lire p. 8) ? Ce numéro traite de nombreux domaines où le DS exerce un rôle clé : impulser le projet de soin et la culture de la qualité, développer des compétences et le tutorat. Certes une mission complexe, mais d’une grande richesse qui peut encore susciter des vocations auprès des professionnels soignants et médico-techniques.