L'infirmière Magazine n° 376 du 01/11/2016

 

ÉDITORIAL

KAREN RAMSAY  

L’automne s’annonce morose. Une fois n’est pas coutume, prenons les températures… D’abord celles, fraîches, de ce mois de novembre qui va voir sortir du placard nos mines abattues et maussades, souvent doublées d’un fort sentiment de lassitude. Et de la fatigue au burn-out, il n’y a parfois qu’un pas. Un bon prétexte pour comprendre les causes de cet épuisement et faire attention à la qualité de son sommeil en respectant les bonnes pratiques à l’heure du coucher. Car le sommeil est un vrai gage de santé ! D’ailleurs, la dernière étude Ipsos révèle que cette thématique figure parmi le top 5 des applications de santé les plus téléchargées. Une période morose certes, mais intense, au vu des bouleversements qui touchent le monde de la santé en cette fin d’année : l’annonce de la perte de 80 millions d’euros de créances en 2011 par l’AP-HP, les glissements de tâches illégaux, le manque de reconnaissance des IDE scolaires… Le ras-le-bol est palpable. « Nous sommes en souffrance, on ne sait plus comment le dire, comment le crier alors que des vies sont en jeu. Des vies de patients, des vies de soignants », déplore Nathalie Depoire, présidente de la Coordination nationale infirmière(1). L’appel à manifestation d’associations professionnelles et étudiantes et de syndicats, tant du public que du privé ou du libéral, sera-t-il entendu le 8 novembre ? Revalorisation salariale, élargissement du rôle exclusif des Iade et des Ibode, reconnaissance de certaines formations de masters… Les revendications sont nombreuses mais communes, et c’est bien là une première. Ce qui n’est pas sans rappeler la grève de 1988, point de départ d’un vrai mouvement infirmier… et de votre magazine ! Et si le 8 novembre 2016 ouvrait la voie à un nouveau chapitre ?

1- « Nous sommes en souffrance. On ne sait plus comment le dire, comment le crier », Espaceinfirmier.fr, 14 octobre 2016.