L’ONU MISE SUR LA SANTÉ

Investir dans les personnels de santé », c’est l’ambition portée par le rapport de la Commission du haut niveau sur l’emploi en santé et la croissance économique de l’Organisation des Nations unies(1), présenté en France fin septembre par Judith Shamian, présidente du Conseil international des infirmières (CII) et commissaire de la Commission. Le rapport appelle à créer 40 millions d’emplois décents dans les secteurs sanitaire et social d’ici à 2030, dans le but d’éviter une pénurie de 18 millions de professionnels de santé. Souvent considérés comme une dépense, les fonds investis dans la santé stimuleraient, au contraire, la croissance économique : entre 2000 et 2011, un quart de la croissance des pays à faible revenu ou intermédiaire résulterait d’améliorations sanitaires ; une année d’espérance de vie en plus augmente d’environ 4 % le PIB par habitant.

La commission formule dix recommandations. Parmi elles, stimuler les investissements dans la création d’emplois décents, développer une formation continue de qualité et mettre l’accent sur la prévention, les soins primaires et l’ambulatoire.

Les IDE ont un rôle à jouer

Alors que les demandes de soins vont continuer à croître, les secteurs de la santé représentent des opportunités d’emploi pour les jeunes et les femmes, les plus exposés au chômage. Dans les pays de l’OCDE(2), l’emploi dans la santé et les services sociaux a progressé de 48 % entre 2000 et 2014, tandis qu’ils ont reculé dans l’industrie et l’agriculture. « Les personnels infirmiers représentent plus de 80 % des professionnels de santé dans le monde. Avec le développement des pratiques avancées, ils ont un rôle à jouer dans l’amélioration de l’accès aux soins, notamment dans les zones désertées par les médecins », souligne Judith Shamian.

Plaidant pour le leadership infirmier, le CII insiste également sur la nécessité de garantir des recrutements internationaux plus éthiques et soutient l’idée de créer une plate-forme mondiale d’appui à la mobilité. Et les pays devront s’investir davantage dans la formation de leurs professionnels de santé afin de parvenir à leur autosuffisance.