L'infirmière Magazine n° 376 du 01/11/2016

 

RÉINGÉNIERIE DE LA FORMATION

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A. M.  

Les IDE pourront-elles bientôt confier aux AS la mesure de la glycémie capillaire ? C’est ce qu’a proposé la DGOS(1) lors de la réunion du groupe de travail sur la réingénierie de la profession AS, le 7 octobre.

Partant du constat que cet acte médical est fréquemment pratiqué par les AS, notamment en Ehpad, le ministère de la Santé propose de l’intégrer au rôle propre infirmier afin qu’il puisse être délégué à l’AS en toute légalité. Actuellement, le décret de compétences des IDE distingue d’une part, le prélèvement veineux capillaire, qui relève du rôle prescrit, et, d’autre part, le recueil de données biologiques concernant la glycémie, qui fait partie du rôle propre. La proposition a suscité l’opposition des représentants de la profession infirmière. Dans un communiqué, le syndicat libéral Convergence infirmière a dénoncé un « tour de passe-passe » visant à « légaliser une pratique d’exercice illégal de la profession d’infirmière ». Pour Thierry Amouroux, secrétaire général du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI-CFE CGC), « plus qu’à l’hôpital, où IDE et AS travaillent en collaboration, cela posera des problèmes dans les établissements où l’AS se retrouve seule, comme en Ehpad. En cas de perturbation, que fera-t-elle ? ». Sur Espaceinfirmier.fr, certaines IDE craignent que la glycémie capillaire ne soit que le premier d’une longue série d’actes délégués aux AS. Au sein du groupe de travail sur la réingénierie, il est également question de la pose des bas de contention et des aspirations endotrachéales. « S’ils veulent revoir le décret de compétences IDE, c’est avec plaisir, car il n’a pas évolué depuis 2002, lance Thierry Amouroux. Mais il faut d’abord revoir les compétences médecins-infirmières. Après, seulement, on pourra faire évoluer la collaboration IDE/AS. »

1- Direction générale de l’offre de soins.

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