L'infirmière Magazine n° 376 du 01/11/2016

 

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H. C.  

Le dépassement de tâche ? Une réalité en réa qui n’est pas sans risque pour les patients. Un argument pour faire évoluer le statut des IDE du secteur.

Les IDE en réanimation le savent toutes : la réalité du terrain leur impose d’aller régulièrement au-delà de leurs attributions. Pour mettre des chiffres sur ce sentiment, l’association AtlanRéa a présenté au congrès de la Sfar une étude multicentrique menée dans le Grand Ouest sur le type, la fréquence et les circonstances des dépassements de tâche IDE. Sur les 386 questionnaires envoyés, 94 % des soignantes ont confirmé leur existence : FiO2, bolus de sédation, mode ventilatoire, bolus antalgiques, bilan sanguin, annonce aux familles, bolus médicamenteux, etc. 85,4 % d’entre eux étaient réalisés pour le confort du patient, 67,4 % liés à une indisponibilité du médecin, 56,6 % à un manque de prescription et 46 % à des habitudes de service. Enfin, 100 % étaient mal ressentis par les infirmières !

« Les dépassements sont donc bien réels et fréquents, analyse Gaëlle Sauvaget, du CHU de Tours, qui a travaillé sur cette étude. Ce qui est préoccupant, car ils sont source de risque pour le patient et le soignant. »

Une spécialité ?

Forte de ce constat, AtlanRéa demande aux autorités d’agir en conséquence. « Nous envisageons deux solutions : adapter notre décret ou créer une spécialité, assène Gaëlle Sauvaget. Face à un moniteur, une infirmière lambda ne saura pas quoi faire. Nous acquérons de nouvelles compétences en travaillant dans les services, mais elles ne figurent pas dans notre décret… Alors que nous ne sommes pas interchangeables. »

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