Avec quatre millions d’utilisateurs réguliers, la France compte parmi les plus grands consommateurs de somnifères en Europe. Des traitements qui peuvent nécessiter une surveillance infirmière.
Les hypnotiques sont des médicaments utilisés pour traiter, de manière symptomatique, les troubles du sommeil (insomnies transitoires, occasionnelles ou chroniques) en provoquant un sommeil réversible. Différents hypnotiques sont actuellement prescrits en France (voir tableau ci-dessous).
• De manière générale, les hypnotiques doivent être administrés au moment du coucher. Le traitement sera initié à la dose efficace la plus faible sans dépasser et la dose maximale.
• La durée du traitement est de 2 à 5 jours en cas d’insomnie occasionnelle, de 2 à 3 semaines en cas d’insomnie transitoire. La durée maximale de prescription est de 4 semaines.
• Liés à la persistance des effets hypnotiques après le réveil : somnolence, difficultés de concentration, sensation d’ébriété ou irritabilité, agressivité, excitation, vertiges, céphalées, troubles de la coordination et de l’équilibre.
• À long terme : amnésie, troubles de la mémoire et du jugement, instabilité caractérielle, modification de la libido, fatigue chronique, éruptions cutanées, nausées, vomissements, arthralgies.
• Liés au surdosage : état ébrieux, somnolence, coma, dépression respiratoire.
• Liés au sevrage : irritabilité, anxiété, myalgies, tremblements.
• L’association des hypnotiques (benzodiazépines – BZP – et apparentés, ainsi que les antihistaminiques H1) avec l’alcool et les médicaments dépresseurs du système nerveux central est déconseillée, elle provoque une majoration de l’effet sédatif.
• L’association des BZP avec des dérivés morphiniques, d’autres benzodiazépines, ou du phénobarbital, peut majorer l’effet dépresseur respiratoire, notamment chez les personnes âgées.
• L’association de zolpidem avec la fluvoxamine ou de la ciprofloxacine est déconseillée. Elle peut augmenter le niveau sanguin de zolpidem.
• L’association des hypnotiques antihistaminiques H1 avec les médicaments atropiniques additionne les effets indésirables atropiniques de type rétention urinaire, constipation, sécheresse de la bouche. Avec les sédatifs, ils provoquent la majoration de la dépression centrale et l’altération de la vigilance.
• BZP et apparentés : hypersensibilité au principe actif ou à l’un des autres constituants ; insuffisance respiratoire sévère ; syndrome d’apnée du sommeil ; insuffisance hépatique sévère, aiguë ou chronique ; myasthénie.
• Antihistaminiques H1 : hypersensibilité aux antihistaminiques ; antécédents d’agranulocytose ; risque de rétention urinaire lié à des troubles urétro-prostatiques ; risque de glaucome par fermeture de l’angle.
• Noter l’évolution des troubles du sommeil.
• Évaluer les éventuels signes d’apparition d’insuffisance respiratoire.
• Surveiller l’apparition des signes d’allergie.
• La plus grande prudence est nécessaire chez les personnes âgées, les insuffisances hépatiques, rénaux et respiratoires.
• Évaluer les signes d’éventuelle dépendance psychique ainsi que la tolérance.
• Informer le patient du risque de somnolence diurne résiduelle, de dépendance et de la nécessité de ne pas poursuivre le traitement au long cours.
• Les patients seront avertis que l’arrêt pourra entraîner une sensation de mauvais sommeil durant une ou plusieurs nuits.