Les XVes rencontres des infirmières en hygiène se sont tenues à Lille mi-octobre. L’occasion pour les participants d’anticiper l’exercice en pratiques avancées.
Quel est le rôle d’une infirmière qui se spécialise dans le champ de l’hygiène ? Que peut-elle apporter et surtout comment cette spécialisation se traduit-elle en termes de compétences ? « Une question d’autant plus d’actualité que depuis le début de l’année, les professions paramédicales sont désormais concernées par un cadre légal pour les pratiques avancées », a rappelé Christophe Debout, directeur de l’Institut de soins infirmiers supérieurs et ancien directeur du département des sciences infirmières à l’École des hautes études en santé publique. Qu’elles s’appellent « infirmières cliniciennes spécialisées en hygiène » comme au Québec, « expertes en prévention des infections associées aux soins » en Suisse ou qu’elles suivent un cursus commun avec les médecins ou sages-femmes pour la gestion du risque infectieux, comme en Belgique, le profil final reste le même : celui d’une praticienne spécialisée qui peut prendre certaines décisions selon un cadre légal.
« Au Québec, une infirmière clinicienne spécialiste en hygiène peut décider de l’isolement d’un patient ou du dépistage d’un germe précis, cela fait partie de ses missions », a expliqué Josiane Létourneau, IDE au Québec. Une situation irréalisable en France pour Chantal Léger, cadre de santé : « Ce sont des missions que nous sommes amenées à faire, mais qui sortent de nos champs de compétences actuels ; dans ce cas, le risque est de se trouver dans le cadre d’un exercice illégal de la médecine. » Mais « l’infirmière peut avoir un rôle important à jouer dans le cadre des pratiques avancées, notamment en matière d’alerte ». D’où l’importance d’un cadre élargi pour ces « infirmières spécialistes cliniques » de l’hygiène que les intervenants ont appelé de leurs vœux.