UNE EXPERTISE REVENDIQUÉE - L'Infirmière Magazine n° 376 du 01/11/2016 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 376 du 01/11/2016

 

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SYLVIE GERVAISE  

Qui est l’infirmière de rééducation et à quoi aspire-t-elle ? Une enquête a été dévoilée lors des 34es Journées de l’Association des infirmiers en rééducation et réadaptation.

Conduite auprès de 140 IDE françaises (et 56 Belges), les résultats de l’enquête réalisée par l’équipe du Pôle Saint-Hélier de Rennes (35), et dévoilés à Saint-Malo fin septembre, montrent que la rééducation est une spécialité choisie (84 %), où le turn-over est limité : 65 % des répondantes exercent en rééducation depuis plus de 5 ans et 60 % s’y voient toujours dans 10 ans. Les soignantes y sont, en effet, satisfaites de leur travail à 93 % ! Une satisfaction qu’elles attribuent à la relation avec le patient, au travail en équipe pluridisciplinaire, ainsi qu’à une polyvalence revendiquée. En revanche, contrairement aux Belges, les IDE françaises déplorent de ne pas être assez impliquées dans le projet réadaptatif. L’enquête montre également que plus des deux tiers des répondantes ont reçu une formation spécifique en rééducation (douleur, plaies, etc.) et 23 % ont passé un diplôme universitaire. C’est notamment grâce à l’engagement de l’Association des infirmiers et infirmières en rééducation et réadaptation (AIRR), qui organise le diplôme universitaire en soins infirmiers rééducation-réadaptation(1). Son objectif : permettre aux professionnelles d'acquérir les connaissances spécifiques nécessaires à une approche globale des personnes en situation de handicap.

La complexité du handicap

Face au handicap, le projet de soins vise à aider le patient à surmonter les obstacles qui vont ponctuer son long parcours thérapeutique. Un challenge qui exige des IDE des compétences gestuelles, relationnelles, mais aussi éducationnelles. Qu’il soit cérébrolésé, amputé, polytraumatisé, le patient handicapé présente des problèmes de santé multiples qui mobilisent le raisonnement clinique de l’IDE, qui doit associer prévention et soins curatifs, en constante complémentarité. Et travailler en étroite interdisciplinarité pour veiller sur l’état cutané, suivre l’évolution de troubles sphinctériens, évaluer la récupération motrice ou des troubles de l’équilibre… Sans négliger l’attention à l’état psychologique du patient et de ses aidants. Un exercice certes complexe, mais qui passionne les professionnels enthousiastes venus présenter leurs travaux.

1 - En collaboration avec l'Association pour l'information scientifique et technique en rééducation, au sein de l’Université de Haute-Alsace, à Mulhouse (68).

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