Commandé par Marisol Touraine fin 2014, le rapport de Michel Laforcade sur la santé mentale plaide pour une formation accrue des IDE.
Certes, les infirmières peuvent pratiquer un entretien initial en psychiatrie « dans le respect de leur décret de compétences »
De fait, « un glissement informel de tâches est déjà à l’œuvre entre psychiatres et psychologues, psychiatres et infirmières », en raison de l’inégale répartition de la ressource médicale sur le territoire, constate l’auteur : 82 % des cabinets de psychiatrie sont localisés dans des unités urbaines de 50 000 habitants ou plus qui ne regroupent que 53,9 % de la population nationale
Il n’empêche, la formation des infirmières, « disparate, parfois en décalage par rapport à l’état des connaissances » est « insuffisante pour ceux qui souhaitent travailler en psychiatrie », estime l’auteur, qui plaide pour « une quatrième année de formation option psychiatrie (master 1 et 2) [qui pourrait] comprendre un stage de compagnonnage sur le terrain ».
Parmi les autres propositions, Michel Laforcade suggère de renforcer le tutorat pour les soignants affectés en psychiatrie ; de mettre en place des stages de pédopsychiatrie pour les infirmières scolaires ; de s’assurer que les modules de psychiatrie de la formation initiale fassent état des pratiques thérapeutiques et éducatives qui ont fait leurs preuves.
1- Article R. 4311-5 du code de la santé publique, point 40 : entretien d’accueil privilégiant l’écoute de la personne avec orientation si nécessaire.
2- À l’échelle départementale, hors Paris, le nombre de psychiatres pour 100 000 habitants varie en métropole du simple au quadruple entre la Meuse (8,8) et le Rhône (35).