HALTE À LA VIOLENCE - L'Infirmière Magazine n° 378 du 01/01/2017 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 378 du 01/01/2017

 

PSYCHIATRIE

ACTUALITÉS

FOCUS

Sandra Mignot  

La Haute Autorité de santé a publié fin novembre un kit de 14 outils pour mieux prévenir les moments de violence en psychiatrie.

Ce guide(1) a été conçu de telle manière que tous les programmes qu’il contient sont étroitement associés, résume Dominique Friard, IDE au CH de Laragne (05) qui a participé à sa rédaction. On ne peut pas faire baisser le niveau de violence dans une institution si l’ensemble des points évoqués ne sont pas travaillés. Même si on peut travailler en priorité un domaine considéré comme particulièrement faible dans un établissement. » Le guide recommande une approche en trois étapes, fondée sur la prévention des moments de violence dès l’accueil du patient. La prévention secondaire concernera précisément l’escalade et la gestion de la situation de violence. Quant à la prévention tertiaire, elle interviendra en post-crise, de manière à éviter des récidives.

À chaque étape

Il est accompagné de 15 programmes et 14 outils permettant d’améliorer les pratiques à chaque étape. Sur l’aspect tertiaire de la prévention, le guide préconise ainsi une gestion en deux temps : en post-crise immédiat, une prise en charge de la victime et de l’agresseur, ainsi qu’une analyse de la situation à chaud ; à distance de l’évènement, un débriefing en équipe élargie, voire une reprise lors des réunions patients-soignants régulièrement organisées dans les services.

Le tout s’insérant dans un processus continu qui inclut l’information de l’institution et des acteurs externes (famille du patient, personne de confiance, médecin du travail, police au besoin, etc.), puis l’analyse approfondie des causes et des comportements violents observés dans l’établissement (revue de mortalité et de morbidité, comité de retour d’expérience, groupe de suivi des actes de violence en lien avec les représentants des usagers, observatoire de la violence, séminaire interétablissements etc.). En annexe, on trouvera notamment un guide d’entretien avec le patient après un accident violent, des références bibliographiques pour chaque outil et programme, des propositions de questions à aborder en réunion d’équipe post-incident, des exemples de méthodes d’analyse des pratiques, etc.

« C’est le premier groupe de travail en santé mentale constitué par une majorité d’IDE ou cadres infirmiers, souligne Dominique Friard. Et nous avons tenu à revenir en permanence sur la clinique, à lutter contre le langage HAS qui tend à généraliser, alors qu’en psychiatrie, c’est la singularité et le cas par cas qui doit dominer. »

1- « Mieux prévenir et prendre en charge les moments de violence dans l’évolution clinique des patients adultes lors des hospitalisations en service de psychiatrie ».