ÉLODIE MARCHAND-CHAUDRON DIRECTRICE D’UNE CLINIQUE SSR-MCO DU GROUPE CLINEA ORPEA À SAINT-RÉMY-LÈS-CHEVREUSE (78)

Rien ne prédisposait Élodie Marchand-Chaudron à devenir directrice d’établissement. Le chemin tout tracé de cette bonne élève était plutôt de suivre une hypokhâgne-khâgne. Mais contre toute attente, celle-ci s’oriente vers la formation infirmière. DE en poche, elle démarre sa carrière à l’hôpital de St-Julien-en-Genevois (74) aux urgences et au Samu, avant d’intégrer le CHU de Besançon (25) en réanimation où elle s’est « beaucoup plu », puis de rejoindre la région parisienne pour effectuer du rapatriement sanitaire international. Une activité qu’elle couple avec un poste d’infirmière en réanimation à l’hôpital européen Georges Pompidou (HEGP). Mais son expérience s’y avère compliquée, faute d’un manque de concertation criant avec des « décisions médicales non discutées ». Élodie Marchand-Chaudron choisit de partir. Elle effectue alors un remplacement dans un centre hospitalier des Yvelines. Mais un cadre de l’hôpital lui « bloque » l’accès à la formation cadre sous prétexte de son manque d’ancienneté et du besoin de l’établissement à former les infirmières sur d’autres spécialités. « J’avais la sensation que la carrière n’était pas tracée en fonction du mérite, mais davantage selon l’ordre d’arrivée ! »

→ Leadership. Trop impatiente, quelque peu désabusée par ce système, Élodie Marchand-Chaudron décide de quitter la FPH et cherche alors une nouvelle orientation professionnelle.Son passage au sein d’un cabinet de recrutement s’avèrera décisif. Tests de personnalité, entretien… viennent en effet confirmer ses compétences en management, qu’elle avait déjà pu mettre en œuvre dans le cadre de son encadrement de sapeurs-pompiers (en tant que lieutenant sapeur-pompier). Forte de ce leadership désormais clairement identifié, elle décide de poursuivre sa carrière dans le secteur privé, lequel devient un tremplin.

→ Autodidacte. En 2009, elle décroche un premier poste de responsable de nuit dans une clinique parisienne de la Générale de santé avant d’enchaîner rapidement sur un poste de jour comme cadre de service… après avoir convaincu l’équipe de direction de tout le bien-fondé de son profil lors d’un rendez-vous qu’elle a elle-même provoqué. Si dans l’opérationnel tout se passe au mieux, elle décide néanmoins de suivre le DU « management des organisations de soins » à l’École supérieure Montsouris. Une manière pour cette autodidacte de se légitimer dans ses fonctions managériales. En novembre 2012, nouvelle prise de poste ; elle est nommée directrice adjointe des soins du CH privé de l’Europe (groupe Vivalto santé). L’occasion d’y manager les huit cadres référents de l’établissement, d’y formaliser le projet de soins et de diriger le projet « système d’information » sur le périmètre des soins, l’objectif étant d’informatiser l’établissement dans sa totalité (prescription médicale, traçabilité des soins, etc.).

→ Nouvelle opportunité. Deux ans plus tard, le groupe Clinea Orpea lui propose la direction d’une clinique SSR-MCO à Saint-Rémy-lès-Chevreuse (78). Un poste « lourd », jalonné d’enjeux (certification, travaux, etc.). Là, elle y déploie tout l’art de manager, s’entoure de personnes de confiance et « va aux côtés des personnes sachantes », se remet en question, porte la qualité au sein de l’établissement, se confronte aussi aux limites de la fonction… En parallèle, elle valide un master 2 « management des organisations soignantes », un diplôme qui correspond « en tous points à ce qu’[elle] a déjà fait par le passé ». Depuis mars 2016, elle travaille pour le comité exécutif du groupe Vivalto santé, un poste transversal, où elle accompagne notamment son président dans la stratégie digitale. À 36 ans, elle a encore sa carrière devant elle. Deux projets lui tiennent toutefois particulièrement à cœur : suivre un MBA, toujours dans l’idée d’enrichir sa pratique du management, et prendre un poste en Italie dans les cinq ans à venir.