L'infirmière Magazine n° 380 du 01/03/2017

 

ÉDITORIAL

SYLVIE GERVAISE  

Qu’ils aient choisi le secteur privé ou public, les patients sont unanimes : le premier critère de choix d’un établissement de santé reste la qualité des soins. Ces conclusions du dernier sondage réalisé pour le groupe d’hospitalisation privée, Ramsay Générale de santé, ne contredisent pas celles publiées par la Haute Autorité de santé en décembre dernier. Conscients de ces enjeux, les professionnels de santé sont inscrits dans une démarche d’analyse des situations qui ont fait l’objet d’une déclaration d’événements indésirables depuis près de 15 ans – loi du 4 mars 2002 relative aux droits des patients et à la qualité du système de santé –, et cela, dans un objectif d’amélioration continue de la qualité des soins. La notion de démocratie sanitaire a renforcé la démarche de dialogue avec les acteurs locaux, d’où l’élargissement de l’obligation de déclaration des événements indésirables graves liés aux soins, prévue pour toutes les structures et tous les soins délivrés, quel que soit le lieu où ils sont dispensés, ville comprise.

Or, sur plus de 28 000 événements graves déclarés entre 2011 et 2013(1), près de 27 % étaient liées à l’équipe, dont plus d’un tiers concernait la communication entre les professionnels. Autant dire que le vrai challenge pour les libéraux sera de soigner la coordination pour informer et anticiper autour du patient, avec le médecin traitant et les aidants. Mais pour éviter qu’ils ne voient dans cette nouvelle obligation la crainte d’une réponse punitive à l’erreur, a-t-on prévu de favoriser leur formation continue ? D’encourager les rencontres avec leurs collègues salariés ? Malheureusement, les dernières restrictions des indemnisations au titre du développement professionnel continu (DPC) ne semblent pas aller dans ce sens…

1- Analysés parla grille Alarm (Association of Litigation and Risk Management).