D’abord le lieu. Les services de réanimation qui « concentrent tous les malheurs locaux, voient venir et revenir les accidentés de la vie, les récidivistes de la décompensation […] tous les fracas de la vie ». Puis l’homme, ancien médecin réanimateur au CHU de Lille, qui livre ici ses rencontres. Celle des soignantes, « gardiennes de votre intimité », des patients, ces « vies uniques, passées, prises au hasard de milliers d’autres. Toutes réunies au même endroit ». Un service souvent éloigné des représentations communes. Car être soignant dans ce lieu de silences et de gestes, c’est « venir après la catastrophe, simplement tenter de remettre les choses à leur place ». C’est « réanimer… rien d’autre que prévoir, ménager le sursis, favoriser la résistance ».
Le souffle, la conscience et la vie, François Fourrier, Éd. Albin Michel, 18 €