Bien formées et encadrées, les infirmières prescrivent aussi efficacement que les médecins dans la prise en charge des maladies chroniques. Ce sont les résultats d’une revue publiée dans la bibliothèque Cochrane.
Irremplaçable, la sacro-sainte prescription du médecin ? Pas forcément, selon une revue de la bibliothèque Cochrane(1). Des chercheurs ont voulu savoir si les ordonnances des non-médecins étaient aussi efficaces que celles des médecins. Des conclusions valorisantes pour les infirmières et les pharmaciens : soutenus par les médecins, ils sont tout à fait capables de prescrire des médicaments et obtiennent des résultats de gestion de la maladie semblables aux praticiens.
Les scientifiques ont passé en revue 45 études qui comparaient les prescriptions de médecins à celles d’infirmières et de pharmaciens autorisés dans leur pays à prescrire de manière autonome. 26 d’entre elles démontrent que les prescripteurs étaient des IDE, de niveaux d’études et de formation pratique différents.
La majorité des études observaient la prise en charge de maladies chroniques dans des pays à revenu élevé et s’attachaient à suivre les marqueurs de pathologies comme l’hypertension artérielle, le diabète ou l’hypercholestérolémie. Résultats : les taux d’hémoglobine glyquée, de cholestérol LDL, ou la tension artérielle sont comparables quel que soit le rédacteur de l’ordonnance. Même constat du côté de la qualité de vie, de la satisfaction des patients et de l’adhésion au traitement : la prescription par un médecin n’apporte pas de bénéfices supplémentaires. Si des incertitudes concernant la survenue d’effets indésirables demeurent, les auteurs soulignent la nécessité de mener des études plus poussées pour découvrir si elle est influencée par la qualification du soignant. Mais celles existantes encouragent clairement à élargir le champ de la prescription accordé aux IDE.
1- Weeks G., George J., Maclure K., Stewart D., « Non-medical prescribing versus medical prescribing for acute and chronic disease management in primary and secondary care », Cochrane Database of Systematic Reviews 2016, Issue 11.