La raison du mécontentement ? La remise en question de certaines mesures d’aménagement de fin de carrière par la ministre de la Santé belge.
À l’instar de leurs collègues françaises qui ont défilé dans les rues pour réclamer notamment une reconnaissance de la pénibilité de leur métier, les infirmières belges ont manifesté, le 21 mars, afin que leurs avantages soient préservés. En cause, la remise en question des mesures d’aménagement de fin de carrière.
Depuis 2006, les infirmières belges bénéficient d’une mesure d’aménagement de fin de carrière au titre de la pénibilité, qui donne droit à 12 jours de repos supplémentaires par an à partir de 45 ans, 24 jours à 50 ans et 36 jours à 55 ans. Des avantages notamment mis en place pour attirer des candidats dans la profession. Cependant, la ministre de la Santé belge, Maggie De Block, entend supprimer les avantages à 45 ans afin de ne garder que les deux paliers de 50 et 55 ans.
« La ministre veut prendre cette mesure afin de réduire les dépenses », regrette Alda Dalla Valle, présidente de la Fédération nationale des infirmières de Belgique (Fnib). Et de poursuivre : « Nous n’avons pas de marge de manœuvre, car lorsque la ministre dit quelque chose, elle le fait. Son arrêté ministériel devrait sortir cette année. »
Cette décision suscite un tollé car elle touche « au bien-être des infirmières ». « Il risque d’y avoir plus de burn out et plus d’infirmières qui quittent la profession, craint Alda Dalla Valle. Déjà, à l’heure actuelle, de nombreuses infirmières exercent à temps partiel pour pouvoir concilier leurs vies professionnelle et personnelle. Donc si les fins de carrière ne sont plus aménagées, elles vont fuir le secteur. Avec ses décisions, la ministre met à mal la qualité et la sécurité des soins. »