L'infirmière Magazine n° 383 du 01/06/2017

 

FORMATION

ACTUALITÉS

FOCUS

Françoise Vlaemÿnck  

Les IDE diplômées d’État pourront intégrer, via les passerelles entrantes, des études médicales en 2e ou 3e année sans passer le concours. Un arrêté fixant les modalités de candidature vient de paraître. Mais attention, les places seront chères…

J’ai toujours rêvé d’être médecin et j’envisage fortement de reprendre mes études », lance Émilie Cambuzat, infirmière diplômée en 2012. Un rêve qui pourrait devenir réalité puisque les infirmières diplômées d’État justifiant d’au moins deux années d’expérience professionnelle, à plein temps et en lien avec leur diplôme, pourront intégrer des études de médecine, d’odontologie, de pharmacie ou de maïeutique directement en 2e ou 3e année sans passer le concours. La mesure résulte de la Grande conférence de santé de février 2016, dont l’un des principaux objectifs était de repenser les études médicales et paramédicales ainsi que leur mode de régulation. L’arrêté du 24 mars 2017 fixant les règles relatives aux « passerelles entrantes » pour ces cursus est, en effet, paru le 21 avril dernier au Journal officiel. « C’est une très bonne surprise puisqu’au sortir de la Grande conférence de santé, il était envisagé quatre à cinq ans d’expérience professionnelle avant de pouvoir postuler à ce dispositif », indique Clément Gautier, président de la Fédération nationale des étudiant.e.s en soins infirmiers (Fnesi).

Dure sélection

Une bonne nouvelle également pour Arthur Esquer, représentant de l’Association des étudiants en médecine de Marseille (AEM2) qui estime, pour sa part, que « cette mesure va contribuer à diversifier le profil des étudiants ». Mais attention, les places seront chères… Les postulantes seront en effet « en concurrence » avec d’autres diplômés visés par l’arrêté dont, par exemple, les diplômés européens, suisses et andorrans de niveau master ou encore, les détenteurs d’un DEA ou d’un DESS.

Par ailleurs, sur les 364 « places passerelles »(1) pour les quatre filières offertes en 2016-2017, toutes n’ont pas été affectées. « Les jurys ne sélectionnent que les meilleurs candidats, cette étape restera donc difficile à franchir », note Arthur Esquer. D’autant que chaque jury – il y en a sept regroupant chacun une demi-douzaine de facultés – détermine ses propres critères de sélection et décide, au regard du parcours du candidat et après un entretien, de son affectation en 2e ou 3e année.

Ce nouvel arrêté, qui abroge ceux de 2010, vient donc élargir le dispositif des passerelles à tout détenteur d’un diplôme d’État d’auxiliaire médical « sanctionnant au moins trois années d’études supérieures ». À noter que cette précision semble écarter les infirmières diplômées avant 2012, année de la première promotion LMD (licence-master-doctorat). Un flou que devrait dissiper une circulaire à paraître, en décembre ou janvier prochain, dans le Bulletin officiel de l’enseignement supérieur et de la recherche. À surveiller donc…

1- Cursus médical : 245 places ; cursus sage-femme : 18 places.