C’est quoi une infirmière ? Demandez donc à Caroline Estremo, et à coup sûr, elle illustrera son propos par une rencontre, un souvenir… C’est sa façon de décrire chacune des émotions qu’elle a connues depuis ses premières années d’étudiante infirmière : le sentiment de « vocation précoce », l’impatience teintée d’appréhension le premier jour du stage, la frustration face au « tri » des patients, la joie d’un sourire, la douceur d’une main qui remercie… Au fil des pages, on en prend plein les yeux - et le nez d’ailleurs car cette « fameuse odeur des hôpitaux » est omniprésente - tandis qu’on la suit au gré de ses souvenirs. Alors qu’elle apprend à se faire un allié de ce « fin mélange entre la souffrance, la maladie et la mort […] J’aime à penser qu’elle est également synonyme de guérison. Les docteurs réparent ce qui est cassé, et nous, petites mains, aidons à la guérison ». De qui ? De ces patients impatients qui se croient au « drive du McDo » : « Celle qui s’est prise pour une rebelle, celui qui ne veut parler qu’au médecin, ceux qui ont une petite tendance à la flemmingo-manipulagite. » Quand il ne s’agit pas des accompagnants, « ceux qui gèrent tout, qui sont allés sur Internet, qui ont déjà tout décidé, qui rôdent comme des vautours ». Une infirmière ? Un doux mélange d’humanité, de fermeté et d’humour, et ce, malgré la dureté du métier, les horaires, le salaire… Un ouvrage qui met du baume au cœur, surtout en ces périodes difficiles.
#infirmière, Caroline Estremo, éd. First, 14,95 €