Le suicide d’une infirmière de l’hôpital Saint-Louis est venu endeuiller, il y a quelques jours, l’ensemble de la profession. À la veille de la période estivale – qui, en 2016, a connu cinq suicides infirmiers – difficile de ne pas y penser… Face à ces actes désespérés, difficile d’échapper à cette spirale anxiogène et défaitiste. D’autant que la dernière étude de l’Observatoire régional de santé du Limousin(1) révèle qu’une bonne part des 2 403 soignants interrogés se sentent menacés par l’épuisement professionnel : 25 % des aides-soignants et des cadres de santé, 14,3 % des infirmières libérales et 18,8 % des hospitalières. Les causes identifiées ? Le manque de reconnaissance, l’augmentation de la charge de travail. Une situation que reflète également l’étude de l’Université de Bourgogne Franche-Comté(1) : 1 678 libérales disent leur sentiment d’être débordées, notamment par des tâches estimées hors de leurs prérogatives. Et évoquent les situations de tension : conflits avec les patients, les familles, interruptions de tâches… Mais de cette étude, nous retiendrons aussi que pour les Idel, éprouver des affects, des sentiments et de la compassion vis-à-vis du patient donne du sens au travail, et que ne pas travailler seule limite le burn-out. De quoi positiver à l’approche de l’été, qui concentre toutes les contraintes – canicule, congés (ceux des autres !), mobilité, etc. Car il est important de sortir de ce sentiment de vulnérabilité. Et de restaurer notre confiance en nous. Nos devoirs de vacances ? Lister tout ce qui donne du sens à notre profession. Pour nous, « la plainte entretient la souffrance »(2). Oublier le précédent quinquennat durant lequel la plainte n’a pas été entendue. Et dresser l’inventaire de ce qui fait le sens et la richesse de notre profession, et présentons le à la rentrée ?
1- Voir sur Espaceinfirmier.fr.
2- François Roustang, La fin de la plainte, Éd. Odile Jacob, 2001.