LE TATOUAGE, ÇA SE SOIGNE !

C’est une première en France. L’hôpital Bichat-Claude Bernard de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a ouvert, en avril, une consultation pour les personnes présentant des complications liées à leurs tatouages. Elle a lieu une matinée par mois avec pour objectif de prendre en charge celles et ceux qui présentent des problèmes de peau liés à leurs tatouages et, si besoin, de faire les examens et analyses nécessaires en vue d’un traitement. Réactions allergiques, poussée de psoriasis, infections bactériennes communes, virales, mycologiques ou parasitaires peuvent en effet survenir. Selon une étude allemande⁽¹⁾ réalisée en janvier 2017 auprès de 3 400 personnes tatouées, 6 % des porteurs de tatouages souffriraient de problèmes chroniques liés aux conditions d’hygiène de réalisation ou à l’utilisation de certaines encres.

La prévention à venir

Car s’il s’est démocratisé – 14 % des Français seraient aujourd’hui tatoués selon une étude Ifop, 27 % des moins de 35 ans⁽²⁾ –, le tatouage reste soumis à de nombreux impératifs sanitaires pour qu’il ne soit pas synonyme de complications : matériel stérile, qualité des pigments des encres, local professionnel dédié, etc. Malgré toutes ces précautions, le risque demeure et varie selon les caractéristiques de la peau des clients et le soin qu’ils apportent à leur tatouage.

Prévention et conseil à celles et ceux qui envisageraient de se faire déposer quelques microgouttes d’encre entre le derme et l’épiderme pourraient aussi être des leviers du service dans les mois à venir. La participation d’une infirmière à cette consultation est en outre actuellement à l’étude.

Enfin, « l’ouverture de cette consultation permettra de mener des travaux de recherche sur cette problématique aujourd’hui peu explorée », se félicite le D^r Nicolas Kluger, responsable de cette nouvelle offre de soins et unique professionnel du service.