PAS DE VACCINS, PAS D’ÉCOLE… - L'Infirmière Magazine n° 384 du 01/07/2017 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 384 du 01/07/2017

 

ITALIE

ACTUALITÉS

FOCUS

Adrien Renaud  

Face à la montée du mouvement anti-vax, le ministre de la Santé transalpin a annoncé une mesure radicale : douze vaccins sont désormais obligatoires pour les enfants. Pour les parents contrevenants, l’amende sera salée.

Deux pays, deux approches presque opposées du problème de la vaccination. De notre côté des Alpes, la question est de savoir si des vaccins immunisant contre les trois seules maladies à vaccination obligatoire (et contre elles seules) doivent être disponibles. Les autorités italiennes ont, au contraire, résolu de trancher dans le vif : elles ont annoncé fin mai que nos voisins transalpins devront immuniser leurs enfants contre pas moins de douze maladies, et ce, à compter de la rentrée prochaine. Concrètement, certains vaccins qui n’étaient jusqu’alors que conseillés deviendront obligatoires.

Scepticisme grandissant

Sont notamment concernées l’immunisation contre la rougeole, la méningite, la rubéole, les oreillons et la varicelle. Des certificats de vaccination seront demandés pour toute inscription en maternelle ou en crèche, a déclaré la ministre italienne de la Santé, Beatrice Lorenzin. Les parents d’enfants de plus de six ans, pour lesquels la scolarité est obligatoire, devront payer des amendes allant de 500 à 7 500 euros s’ils ne se conforment pas à la nouvelle réglementation.

Cette mesure intervient alors qu’une épidémie de rougeole, alimentée par un climat de scepticisme grandissant envers la vaccination au sein de la population, sévit dans le pays. Au cours des cinq premiers mois de 2017, l’Italie a en effet enregistré près de 3 000 cas, contre 840 en 2016 et 250 en 2015. « Le manque de mesures appropriées et la diffusion de théories anti-scientifiques, notamment au cours des derniers mois, a conduit à une diminution de la protection », a regretté le Premier ministre, Paolo Gentiloni, cité par l’agence Reuters, lors d’une conférence de presse organisée pour présenter la mesure. C’est pourquoi le gouvernement a décidé d’agir vite : les nouvelles mesures entreront en vigueur dès la rentrée 2017.

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