L'infirmière Magazine n° 387 du 01/11/2017

 

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Sandra Mignot  

Selon une tribune, le Royaume-Uni serait en passe d’autoriser aux « surgical care practitioners » un exercice autonome dans les établissements publics.

Les surgical care practitioners sont des IDE ayant suivi un master spécialisé, après dix-huit mois d’expérience professionnelle. Elles peuvent prendre en charge un patient, de la première consultation à la sortie d’hospitalisation (incluant la prescription d’explorations variées, l’analyse des résultats et la prescription médicamenteuse) et pratiquer des gestes de chirurgie sous la supervision d’un chirurgien : opération du canal carpien, prélèvement d’artères et de veines pour un pontage coronarien, excision des mélanomes…

Guy Vallancien, auteur de la tribune publiée dans Les Échos, membre de l’Académie nationale de médecine et de chirurgie, et professeur honoraire d’urologie, a récemment estimé que la France devait suivre cet exemple. « Médicalement, la qualité des résultats obtenus par les “surgical care practitioners” a été évaluée identique à celle des chirurgiens. Économiquement, leur coût est inférieur en termes de revenus nets, 50 000 livres sterling pour une SCP contre 150 000 en moyenne pour un chirurgien à Londres », assure-t-il.

Nouvelle compétence ?

Le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) a souligné son intérêt pour le développement des pratiques avancées, regrettant que les décrets d’application de la loi du 26 janvier 2016 ne soient toujours pas parus : « S’il faut élargir les compétences infirmières, on peut ajouter un acte technique au décret d’acte des 600 000 IDE françaises, introduire ce nouvel apprentissage dans la formation initiale et le valider par le diplôme d’État. Mais on peut aussi créer une nouvelle compétence, avec une prescription médicale limitée, sur le modèle de la sage-femme, et un master pour valider ces compétences, dans le cadre du métier d’infirmière de pratique avancée, dans un cadre statutaire clair. »

Les Ibode sont aussi intéressées par l’idée. « Nous avons obtenu des actes exclusifs comme la fermeture sous-cutanée, à laquelle on est en train de se former, explique Brigitte Ludwig, présidente de l’Unaibode. Mais à l’avenir, si des chirurgiens nous font confiance, nous pourrions également enlever un lipome, un lupus, une veine saphène, avec une formation complémentaire. »