Est-il si loin, ce XIXe siècle décrit ici, où la femme des classes supérieures était vue comme malade par nature et donc, à mettre au repos et à « soigner » ?
Plus que des experts de la biologie, les médecins étaient aussi, voire d’abord, des agents de l’ordre social. Des dangers publics. En 1856, le taux de mortalité des femmes à la maternité de Port-Royal était 19 fois plus élevé que lors des accouchements à domicile. Quand sort le pamphlet, en 1973, qui fait suite à Sorcières, sages-femmes et infirmières, les médecins se montrent moins disponibles pour les femmes des classes plus aisées, qui ne sont plus condamnées à l’oisiveté, et les femmes sont devenues le sexe fort, fortes d’une espérance de vie supérieure. Un livre militant.
Fragiles ou contagieuses, le pouvoir médical et le corps des femmes, Barbara Ehrenreich & Deirdre English, éd. Cambourakis, 18 €