Pour la 5e année, le CH se mobilise contre les injustices et les stéréotypes. Un combat toujours d’actualité.
Voilà cinq ans que le CH de Thuir (66) s’est emparé de l’égalité femmes-hommes à l’hôpital. L’idée trottait dans la tête d’une de ses directrices adjointes, Sophie Barre, devenue depuis « référente égalité ». Au démarrage, la directrice de cet hôpital psychiatrique de secteur avait, selon ses propres dires, « une certaine difficulté à imaginer que le sexisme existe dans son établissement », mais a accepté sans problème qu’un état des lieux soit établi. Ce qui a été fait. Une première journée « égalité femmes-hommes » a donc été organisée à Thuir, en 2012. Et « un groupe de travail pluridisciplinaire a été mis en place », explique Carole Gleyzes, directrice adjointe, notamment chargée de la communication.
Ses travaux révèlent, en première analyse, que les bilans sociaux n’étaient pas « genrés », ce qui ne permettait pas de comparer les évolutions de carrière des femmes et des hommes. S’en est suivi un bilan social mieux élaboré et une profonde réflexion sur les critères d’embauche. Par exemple, « il n’est pas possible de refuser d’embaucher une jeune femme qui est enceinte ou qui souhaite avoir des enfants rapidement », explique Carole Gleyzes. Autre constat : les femmes enceintes étaient souvent arrêtées très vite après leur déclaration de grossesse. À l’heure actuelle, tout est fait pour qu’elles puissent continuer à travailler dans les meilleures conditions : possibilité d’exercer au sein d’unités dépendant d’un CH plus proche de leur domicile ou de bénéficier de missions temporaires adaptées, comme travailler sur des projets de communication à destination du personnel. Par ailleurs, les formations sont de plus en plus souvent proposées en interne, afin de les rendre plus accessibles aux femmes.
À l’occasion de cette cinquième journée de l’égalité femmes-hommes, le CH de Thuir a lancé une opération de communication dédiée au sexisme. Un logo a été créé, présent sur des affiches, des pin’s ou des autocollants, et qui peut, à la demande du personnel soignant être floqué sur sa blouse. Objectif ? Aider les gens à dialoguer et à évoquer le sujet. Enfin, l’établissement vise l’obtention du label Afnor (Association française de normalisation) « égalité professionnelle », qui exige la réponse à un cahier des charges et l’avis d’une commission externe multipartite. Résultat attendu fin 2017.