UNE ÉPIDÉMIE SILENCIEUSE

Que de progrès depuis la mise à disposition de l’AZT, il y a trente ans, pour traiter l’infection par le VIH… Aujourd’hui, grâce aux trithérapies combinant trois antirétroviraux (ARV) et à des molécules de plus en plus efficaces, les personnes vivant avec le VIH qui observent leur traitement retrouvent un bon niveau de santé et une espérance de vie comparable à celle de la population générale. En 2015, deux des objectifs de l’OnuSida ont été atteints : 90 % des personnes diagnostiquées étaient sous traitement ARV et, parmi celles-ci, 90 % avaient une charge virale contrôlée. De fait, la palette des outils de prévention et de dépistage s’est élargie, permettant de toucher plus facilement les populations les plus vulnérables et/ou à risque. Mais l’épidémie est toujours là, en partie silencieuse avec près de 25 000 personnes ignorant leur séropositivité. Le nombre des contaminations ne diminue pas. De plus, malgré sa chronicisation, la maladie reste stigmatisante, source de discriminations. Dès lors, l’enjeux de la prise en charge n’est pas seulement médical mais aussi médicosocial pour répondre aux besoins des patients, notamment les plus précaires.