Le rituel est immuable : chaque édito de début d’année sonne l’heure du bilan. Un exercice parfois complexe compte tenu de la richesse de certaines cuvées. Si 2016 fut celle de la consternation, avec deux grandes manifestations nationales et le tristement célèbre #SoigneEtTaisToi, l’année 2017 a porté les couleurs du changement. Du moins de gouvernance avec la nomination, en mai, d’Agnès Buzyn, médecin, au ministère de la Santé… Une transition que nous espérions presque révolutionnaire, tant le précédent quinquennat avait déçu et tant le monde de la santé avait du plomb dans l’aile. Sept mois après, le casting est-il réussi ? 5/10, lancent les 867?médecins sollicités par Le Quotidien du médecin pour évaluer sa gestion de quatre dossiers : l’affaire du Lévothyrox, la généralisation du tiers payant, l’extension de l’obligation vaccinale et la lutte contre les déserts médicaux. Un verdict en demi-teinte qui en dit long sur l’exigence des soignants vis-à-vis de ce quinquennat « en marche »…
Si l’actualité plutôt musclée lui demande d’être au four et au moulin, il n’en demeure pas moins que ces derniers mois sont loin de répondre aux attentes de la profession infirmière. Notamment le décret sur les pratiques avancées – pourtant présenté dans le programme de lutte contre les déserts médicaux – qui cristallise nos espoirs et nos craintes(1). Certes, le discours très encourageant prononcé lors des journées nationales d’études des infirmières puéricultrices a mis du baume au cœur mais il est temps d’agir ! De donner corps aux promesses – décloisonnement de l’hôpital, renforcement de la prévention, meilleure interdisciplinarité – et d’entendre, reconnaître et saluer le travail quotidien de milliers de soignants, anonymes et discrets. En 2017, on salue l’effort mais en 2018, on veut des résultats !
1- À lire sur espaceinfirmier.fr