L'infirmière Magazine n° 390 du 01/02/2018

 

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Marie Luginsland  

Le report de l’application des parcours professionnels, carrières et rémunérations (PPCR) au 1er janvier 2019, confirmé par deux décrets fin décembre, porte un nouveau coup aux professionnels hospitaliers.

Ce ne sera pas au 1er janvier 2018 comme prévu mais un an plus tard que les IDE de la FPH(1), les sages-femmes et les cadres territoriaux de santé pourront bénéficier de nouveaux échelons et de modalités d’avancement et classement. Idem pour les dispositions indiciaires applicables aux corps de catégorie A de la FPH, soit les directeurs d’hôpitaux, directeurs de soins, Iade, IDE et sages-femmes. Les mesures statutaires et indiciaires prévues dans le cadre du protocole des PPCR pour les fonctionnaires, dont les hospitaliers, sont en effet repoussées à janvier 2019.

Cette mesure, inscrite au projet de loi de finances de 2018, a été annoncée par Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, et confirmée par deux décrets et un arrêté fin décembre(2). Une décision prise pour des raisons d’économies, la facture globale de cette me sure (11 milliards d’euros) étant supportée à 82 % par l’État.

Journées d’action en janvier

Pour les hospitaliers, qui voient s’échapper, une nouvelle fois, la reconnaissance de leurs qualifications et la garantie de carrières plus valorisantes grâce à une refonte des grilles de rémunération, la coupe est pleine. « Pour ceux en poste, l’année sera difficile, le manque à gagner étant dur à estimer. Quant à ceux qui voulaient prendre leur retraite, il se pourrait qu’ils repoussent leur décision car ils ne peuvent mesurer l’impact de ce report », note Thierry Amouroux, secrétaire du SNPI(3) – CFE-CGC. Avant de citer l’exemple des IDE de nuit qui viennent « de se voir retirer 1,53 € par nuit ». Le syndicat veut aujourd’hui faire entendre ce mécontentement. Des journées d’action sont prévues fin janvier dans les Ehpad. Un ballon d’essai pour un mouvement qui se veut plus général.

Colère et déception aussi du côté de la CNI(4). Sa présidente, Nathalie Depoire, dénonce les arguments du gouvernement : « Alors qu’un niveau de compétence de plus en plus élevé est exigé, les revalorisations annoncées ne sont toujours pas appliquées. Pire, tandis que les conditions de travail se dégradent, les salaires ne cessent de chuter. En 1988, le salaire moyen était 20 % supérieur au Smic, aujourd’hui, cet écart n’est plus que de 10 %.(5) »

1- Fonction publique hospitalière.

2- Voir les liens suivants : bit.ly/2ERfekC, bit.ly/2CA4Vnn et bit.ly/2Cx3Z2q.

3- Syndicat national des professionnels infirmiers.

4- Coordination nationale infirmière.

5- bit.ly/2jyYubE