Selon une étude, les mères exposées à long terme à la pollution induite par la circulation routière donnent naissance à des bébés de plus petit poids.
C’est un fait scientifiquement avéré : la pollution de l’air freine la croissance fœtale. Des chercheurs de l’Imperial College de Londres ont affiné ces connaissances en menant une étude à grande échelle dédiée à l’impact de la circulation routière sur le développement prénatal. Et se sont intéressés à l’influence de la pollution de l’air, due au trafic, et à la pollution sonore qui en découle. Leurs conclusions, publiées dans le British Medical Journal de décembre dernier, révèlent la nocivité des polluants générés par les voitures.
En utilisant des registres de naissance, ils ont identifié, entre 2006 et 2010, plus de 540 000 naissances à terme dans l’agglomération londonienne, et ont collecté des données relatives au domicile des mères au moment de l’accouchement. Ils ont ensuite quantifié la présence de polluants dans l’air : dioxyde d’azote, oxyde d’azote, particules de moins de 2,5 µm de diamètre (PM 2,5) et de moins de 10 Ìm de diamètre (PM 10), et ozone. Le niveau de bruit auquel le lieu d’habitation était exposé a également été relevé.
S’il est difficile de conclure avec certitude à la nocivité de la pollution sonore en tant que telle, les chercheurs n’excluent pas pour autant qu’elle joue un rôle délétère. En revanche, leurs résultats suggèrent que l’exposition à long terme aux polluants de l’air (ceux qui émanent des pots d’échappement ou qui « stagnent », dus par exemple à l’usure des pneus), et aux PM 2,5 en particulier, majore le risque de mauvais développement du fœtus. Une augmentation du taux de ces particules serait corrélée à une élévation de 2 % à 6 % du risque de donner naissance à un bébé de petit poids (moins de 2,5 kg).
Selon les auteurs, 3 % des faibles poids de naissance survenant chez les enfants nés à terme à Londres sont attribuables aux particules PM 2,5 respirées par la mère durant la grossesse. Et si les données concernent l’Angleterre, les chercheurs estiment que leurs conclusions sont largement généralisables à d’autres villes européennes au profil d’exposition comparable.