L'infirmière Magazine n° 391 du 01/03/2018

 

ÉDITORIAL

Karen Ramsay  

Rédactrice en chef adjointe

Choisir, c’est renoncer, dit-on. Lors de la signature de la charte d’adhésion au plan d’accès aux soins dans les territoires, le 6 février, vingt-neuf personnalités, représentant les patients, professionnels de santé, pouvoirs publics et élus, se sont retrouvées pour la photo de famille. Les clichés qui ont circulé ont d’ailleurs relayé la diversité de cette famille largement recomposée : orthoptistes, internes, pharmaciens, sages-femmes, dentistes, masseurs-kinésithérapeutes, étudiants… Côté infirmier, seuls les trois syndicats libéraux considérés comme représentatifs de la profession (FNI, Sniil et Convergence infirmière) avaient reçu le faire-part de naissance de cette charte. Laquelle mise, entre autres, sur les protocoles de coopération, dont le décret a paru le 3 février. Alors qu’en revanche, les deux syndicats infirmiers hospitaliers, notamment le SNPI et la CNI, n’étaient, eux, pas de la partie, « surpris » de ne pas avoir été conviés ou, au moins, consultés… D’autant que ces protocoles concernent, dans une large mesure, les infirmières hospitalières ou en structures de soin.

Pourtant, il faut l’avouer, l’idée de cette charte – pour rassembler, fédérer, unir les différents acteurs autour d’un projet commun – était fort louable. Mais, en élaborant cette liste de signataires triés sur le volet, le geste, en lui-même, vient segmenter une profession infirmière depuis toujours fragmentée. Un « cloisonnement » que dénonce la lettre ouverte, publiée mi-février par Libération, « mettant à mal une discussion collective ». Si l’initiative de la ministre peut être saluée car elle vise à amener les acteurs de terrain à parler d’une même voix, encore aurait-il fallu trouver une voie qui convienne à tous. Alors oui, choisir, c’est renoncer…