FORMATION
CAS CLINIQUE
Cadre Paramédicale du Pôle Thorax-Vaisseaux ORL, Hôpital Bichat (AP-HP)
Parmi les griefs de la famille du défunt, des murs salis par les excrétas des patients laryngectomisés avaient été pointés du doigt. L’hôpital a donc choisi de les remplacer par des panneaux Decochoc.
Après la plainte de la famille de M. X., la direction des travaux est venue constater l’état des murs des chambres du service d’ORL. Ces derniers étaient enduits de toile peinte, sur lesquels les excrétas des patients laryngectomisés avaient laissé des traces, malgré les tentatives de nettoyage à la vapeur par la société de ménage de l’hôpital. L’impression qui se dégageait pour ceux qui entraient dans les chambres était une sensation de saleté et d’absence de nettoyage efficace. La famille de M. X. a clairement verbalisé cet état de fait.
La direction de l’hôpital a décidé de financer des travaux de revêtement mural dans les neuf chambres seules du service. En effet, ces dernières accueillent en priorité les patients laryngectomisés. L’ingénieur des travaux a sélectionné les protections murales composées de panneaux Decochoc de la société SPM (Gerflor Group) (voir ci-dessus), ils se collent sur le mur déjà existant. Ce sont des panneaux fabriqués en composé organique volatile, étanche, homogènes, ils permettent une hygiène et une décontamination 100 % antibactérienne, (avec une compatibilité testée par études et assurée avec les produits Anios, fréquemment utilisés dans la décontamination à l’hôpital). Ils conviennent aux zones à fort risque infectieux. Les panneaux Decochoc sont également résistants aux impacts, aux rayures et aux chocs. Leur composition a une incidence réduite sur l’environnement et ils sont recyclables. Le coût est de 100 € le m2 soit deux fois moins cher qu’un mur peint. Ils ne s’altèrent pas avec le temps, alors que la peinture peut finir par devenir poreuse avec les années et donc difficilement décontaminable. Dans le service d’ORL, les neuf chambres seules ont été équipées en deux temps : trois chambres d’abord à titre de test, puis les six chambres restantes.
Le cadre de santé et l’Uhlin ont sensibilisé les soignants au nettoyage des sécrétions biologiques projetées par les patients laryngectomisés. En effet, la société de ménage de l’hôpital ne nettoie pas les secrétions biologiques. Cette tâche incombe aux aides-soignantes du service et elles disposent de produits spécifiques, type Anios, pour ce faire. Le cadre du service a sensibilisé lors de réunions les aides-soignantes à ce nettoyage pour qu’il ait lieu à chaque fois, si nécessaire.
Les panneaux Decochoc permettent ce dernier dans de bonnes conditions, du fait de leur structure non poreuse, qui laisse glisser les excrétas. Le nettoyage de l’environnement du patient appartient aux missions des aides-soignantes, sous la responsabilité des infirmières. Depuis la pose des panneaux, les aides-soignantes se sont approprié leur nettoyage et le cadre contrôle toutes les semaines l’état des panneaux en suivant la visite des médecins. L’Uhlin travaille avec le cadre de santé et n’hésitera pas, à la demande de ce dernier, à former à nouveau les aides-soignantes si nécessaire.
Lors de la réclamation de la famille de M. X., la propreté du sol des chambres du service était remise en cause. Face à ce constat, le cadre de santé a rencontré les responsables de la société de ménage avec le cahier des charges de cette dernière, afin d’identifier clairement les prestations attendues lors du nettoyage des chambres des patients en ORL.
Le cadre de santé a également demandé la formalisation claire de la remise en état du sol des chambres, notamment pour les patients ayant reçu une chirurgie lourde (pour laquelle la durée moyenne de séjour est supérieure à vingt et un jours). Un protocole de nettoyage spécifique a été mis en place dans ces chambres. Des contrôles contradictoires réguliers ont été programmés tous les mois, pour chaque chambre du service, par le cadre de santé, avec la société de ménage.
Pour le nettoyage et la remise en état des chambres de patients sortis, les aides-soignantes appellent l’équipe de ménage sur un numéro de téléphone dédié à cet effet. Le sol est alors nettoyé en profondeur de façon à ce que la chambre soit parfaitement propre à l’arrivée d’un nouveau patient.
L’équipe de ménage dispose de produits adaptés aux sols hospitaliers et à leur fréquentation, il en va de même pour le chariot dédié au ménage et fourni par la société de ménage de l’hôpital.
Extrait du descriptif-type d’un panneau Decochoc : PVC rigide antibactérien, classé M1 (Bs2d0) et coloré dans la masse. Sa surface est légèrement grainée de type « Optimixt » de SPM. Le niveau de décontamination atteint doit permettre l’utilisation du panneau dans les zones les plus sensibles en termes infectieux (secteur IV selon l’Institut Pasteur). La résistance du panneau aux produits chimiques et aux tâches doit avoir été prouvée selon la norme ISO 26 987 sur les produits de nettoyage usuels.